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Quand Vincent Moscato préparait un match décisif avec… la robe de Dalida

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Vincent Moscato l'assure: il ira voir le film Dalida, qui sort ce mercredi en salles. Et pour cause: le 3 mai 1997, jour du 10e anniversaire de la mort de la chanteuse, c'est avec la robe de Dalida que l'ancien rugbyman du Stade Français s'est échauffé juste avant un match décisif. RMC.fr revient avec lui sur cet épisode qui a fait la renommée du Stade Français, son club d'alors.

Vincent Moscato, ancien joueur de rugby à Bègles-Bordeaux et au Stade Français (double champion de France en 1991 et 1998), international A (quatre sélections), aujourd'hui acteur, humoriste et animateur du Moscato Show sur RMC (du lundi au vendredi de 16h à 18h).

"C'était le 3 mai 1997, jour du 10e anniversaire de la mort de Dalida, avant un match décisif contre Bègles-Bordeaux, en huitième de finale du championnat de France, match que l'on a perdu d'un point. Max Guazzini (alors président du Stade Français) nous avait dit la veille, à moi et à Bernard Laporte (à l'époque entraîneur du Stade Français), qu'il aimerait pour cette occasion mettre la robe de Dalida dans le vestiaire. Mais nous, on pensait qu'il allait la mettre dans un coin, pliée, sur un banc. Et quand on est arrivé dans le vestiaire, à la surprise générale, elle était sur un buste comme au musée Grévin, avec une corde tout autour de l'espace où elle était dressée pour sanctuariser le lieu et faire un vrai hommage.

"Sur un buste, comme au musée Grévin"

C'était tellement en décalage avec le lieu, avec le rugby, le jeu qu'on pratiquait… c'était très surprenant, voir presque choquant pour les puristes. Tu prends vingt mecs en train de se chauffer avant un huitième de finale, et la robe de Dalida comme au musée exposée dans un coin de vestiaire, avec Max qui appuie sur la télécommande et fait monter la chanson de Dalida assez fort dans le vestiaire… c'est drôle, mais en même temps très émouvant.

Sur le moment, tu te dis : 'putain, il est secoué Max quand même'. Mais avec le recul, tu te dis que Dalida était une de ses amies, et qu'il avait une vraie émotion. Il a réuni à ce moment-là ses deux passions: celle d'autrefois avec l'actuelle. Encore une fois, le contraste était tellement saisissant que cela a créé une explosion médiatique, la preuve, on en parle encore vingt ans après.

"Qu'est-ce qu'on s'est fait charriés après…"

On s'est fait charrier après, énormément! Déjà avec nous, il y avait un énorme contraste alors imaginez avec le mec qui joue à Perpignan ou le fils du boulanger qui joue troisième-ligne à Narbonne… Et quand je rentrais à Gaillac, ce que les mecs me disaient... Mais c'est drôle de cultiver la différence, c'est quelque chose de jouissif. On le savait de toute façon au moment de venir au Stade Français que Max, ancien cofondateur d'NRJ, ce n'était pas le style du président d'Agen! On savait que ce n'était pas Guy Basquet ni Albert Ferrasse. Et c'est pour ça qu'on avait signé là-bas, c'était notre mentalité à nous.

Max, il mettait toujours du Dalida dans les troisième mi-temps. En plus les joueurs adoraient. Moi j'adore, Bernard Laporte adore, tous les mecs de ma génération qui ont cinquante piges maintenant, on adore Dalida. Elle fait partie du patrimoine français. Le soir du réveillon, on était avec Max, Bernard et Denis Charvet (ancien international de rugby), et un ami intime de Dalida. On en parlait encore. Et ma femme ressemble à Dalida. Je vais aller le voir ce film".

Propos recueillis par Philippe Gril