Que va devenir l'empire de Joël Robuchon?
C'est l'un des chefs cuisiniers les plus connus au monde qui s'est éteint hier à l'âge de 73 ans: Joël Robuchon. Ses 32 étoiles en cumulé au guide Michelin, un record! Son titre de cuisinier du 20e siècle décerné en 1990, ses plats-signature : sa purée de pomme de terre ou sa crème de chou-fleur au caviar. Mais il était aussi à la tête d'un empire.
Un empire mondial, qui s'étalait de Las Vegas au Japon, en passant par New-York, Londres et Beyrouth. Son groupe pèse une centaine de millions d'euros de chiffres d'affaires et emploie un millier de personnes dans le monde. Une quarantaine de boutiques, de caves, et de restaurants dont pas moins de 13 étoilés. Avec des prix qui vont de 50 euros le menu au déjeuner à 190 euros le menu découverte pour ses tables parisiennes. Crabe royal émietté sous un crémeux d’avocat, caille farcie de foie gras...
"Joël est irremplaçable mais il a formé des centaines et des centaines de chefs"
Ses collaborateurs le disent aujourd'hui, Joël Robuchon n'était pas un homme d'affaires, il n'a jamais négocié un contrat, mais il a longtemps travaillé à sortir la gastronomie des cuisines pour la rendre accessible au plus grand nombre. Notamment à la télévision, avec des émissions comme Bon appétit bien-sûr!
Mais aussi dans des livres, une vingtaine publiés. Il a aussi été critiqué par sa profession pour ça, en s'associant à l'industrie avec des gammes de plats cuisinés disponibles dans les supermarchés. C'était un homme de partenariats, il a collaboré avec une chaîne de sushis, avec AirFrance et la SNCF, souvenez-vous de son parmentier de canard servi dès 2005 dans les TGV.
Que va devenir cet empire après sa mort? Son associé, le producteur Guy Job n'est pas inquiet : "Joël est irremplaçable mais il a formé des centaines et des centaines de chefs", dit-il. Chanel et Ferrarri aussi ont survécu à la mort de leur fondateur.