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Pétition contre la réforme du travail: "En trois jours, 300.000 signatures, du jamais vu!"

Plus 300.000 signatures contre la réforme sur le travail ce mardi.

Plus 300.000 signatures contre la réforme sur le travail ce mardi. - AFP

Lancée jeudi, la pétition en ligne "Loi travail: non, merci!" a récolté plus de 300.000 signature. À cette pétition, s'est ajouté un site internet, qui décortique le texte. Le but de cette pétition et de ce site: mettre la pression rapidement sur le gouvernement.

Le gouvernement et les détracteurs du projet de loi sur la réforme du droit du travail s'affrontent par pages internet interposées. À chacun son "décodeur". Lancée jeudi 18 février, la pétition en ligne "Loi travail: non, merci !" a récolté plus de 300.000 signature. À cette pétition, s'est ajouté un site internet, qui fournit un décorticage du texte.

Du côté de l'exécutif, on tente d'enrayer la polémique en menant la contre-offensive en ligne. Un question-réponse relatif à la loi travail a été publié samedi sur le site du gouvernement. "Ce site a été monté pour répondre aux imprécisions que l'on a lues dans la presse", précise le service de presse du ministère du Travail.

"Il y a une opposition extrêmement forte"

Derrière la plateforme qui dézingue le projet de loi, Elliot Lepers, signataire de la pétition et jeune militant écologiste de 23 ans. Le but de cette pétition et de ce site: mettre la pression rapidement sur le gouvernement.

"On a voulu réagir rapidement, montrer qu'il y avait une opposition", a-t-il expliqué ce mardi sur RMC. "Là, il est évident qu'il faut qu'il y ait un retour en arrière clair du gouvernement. Il y a un indicateur qui est très fort, c'est la rapidité et le nombre avec lesquels cette pétition s'est démarquée. En trois jours, il y a 300.000 personnes qui l'ont signée. C'est du jamais vu! Ça montre qu'il y a une opposition extrêmement forte et une inquiétude extrêmement solide chez les Françaises et les Français. Et ça, il faut le prendre en compte".

"La loi El Khomri ne passe pas!"

Sophie Binet est signataire de la pétition et secrétaire générale adjointe des cadres CGT. Cette pétition, c'est le signe que le gouvernement doit se remettre en question et revenir sur son projet de loi.

"La seule réponse du gouvernement, ça a été de nous expliquer qu'on avait fait plein d'erreur et qu'il fallait faire œuvre de pédagogie", a-t-elle déploré ce mardi sur RMC. "Raison pour laquelle ils ont publié un petit vrai-faux sur leur site. Je pense que tout le monde a bien compris le projet de loi, qu'il y avait énormément de nos droits qui reculaient. La loi El Khomri ne passe pas. Les salariés refusent de voir leurs droits reculer de cette façon-là. Les signataires de cette pétition l'ont signée pour cette raison-là. Le slogan est clair: loi travail, non merci! Je pense que c'est clair!" 

Pour Caroline De Haas, militante féministe à l'origine de la pétition, le gouvernement a définitivement franchi la ligne rouge avec le projet porté par Myriam El Khomri.

"Le fait qu'il ne soit pas encore passé en conseil des ministres ou à l'Assemblée, ça veut dire qu'on peut le transformer", a-t-elle fait valoir ce mardi sur RMC. "Mais c'est quand même dès maintenant qu'il faut s'y intéresser. Le gouvernement propose une réforme majeure du code du travail et on nous dit 'ne vous y intéressez pas! C'est une blague! Ça nous concerne, c'est nos conditions de travail du quotidien, quand même".

"Ça crée un droit au licenciement"

"L'objectif de ce projet de loi c'est de défaire le cadre législatif", a-t-elle dénoncé. Le plafonnement des indemnités prud'homales, par exemple, "c'est une grave erreur" selon elle:

"Ça crée un droit au licenciement. C'est comme si on vous donnait un droit à défier la loi: vous savez d'avance combien ça va vous coûter d'enfreindre la loi. Donc moi, si je sais combien ça va me coûter de licencier quelqu'un de manière illégale - on parle bien ici de licenciements abusifs et illégaux – eh bien je vais enfreindre la loi en sachant combien ça va me coûter. Ça enlève toute la valeur de la sanction. En fait, ça va être simplement la fin de contrat à durée indéterminée".

Les principales organisations syndicales se retrouvent ce mardi pour une réflexion sur d'éventuelles actions et initiatives communes.

C. P. avec Jean-Jacques Bourdin et Romain Poisot