Peut-on croire les sondages ?

Peut-on croire aux sondages ? - -
Les sondages sont devenus incontournables. Cette année, ils ont rythmé la campagne pour la présidentielle : on en a compté près de 350, contre 300 en 2007 et en 2002 à la même époque. Aujourd’hui, on compte plus de 400 sociétés d’études marketing et d’opinion. Mais cette profusion les rend-elle crédibles pour autant ?
« Les instituts de sondage engagent leur réputation »
Gilles Finchelstein est directeur général de la Fondation Jean Jaurès, une fondation qui commande des sondages. Pour lui, « On peut y croire, en ce sens qu’ils sont faits de manière professionnelle avec des méthodes scientifiques. La méthode utilisée par tous les instituts de sondage c’est ce qu’on appelle la méthode des quotas : c’est-à-dire qu’ils constituent un échantillon représentatif de la population française. Les instituts de sondage sont des entreprises : ils engagent leur réputation. Ils ne sont pas dans la manipulation, chacun a intérêt à être le plus près possible des résultats. On verra à l’arrivée quels sont les bons et quels sont les moins bons. »
« Il y a des écarts énormes entre les sondages »
Alain Garrigou est professeur de sciences politiques à Nanterre, auteur de L’ivresse des sondages : « Les doutes, on est bien obligés de les émettre. Dans les sondages, il y a des secrets de fabrication. Donc on ne peut pas demander à des gens qui ne savent pas comment c’est fabriqué d’avoir confiance. Vous voyez bien que dans la masse des sondages il y a des écarts énormes, en tout cas de 3 ou 4% selon les candidats, notamment les deux premiers. Lesquels faut-il croire ? Ceux qui donnent 3% d’avantage à l’un, ou qui les donnent à égalité ? De toute façon, il faut surtout être patient. »