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Photo des trois suspects: "C'est l'un des documents les plus effrayants que j'ai vu depuis longtemps"

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Ce mercredi sur RMC, Claude Moniquet, ancien agent de la DGSE et président du centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité, a analysé la photo des trois suspects de l'attentat commis dans l'aéroport de Bruxelles: "Voilà trois hommes qui vont tuer, qui sont là pour mourir, et qui avancent calmement dans l'aéroport. On a l'impression qu'ils sont souriants".

Une image montrant des auteurs présumés des attentats commis mardi matin à l'aéroport de Bruxelles, captée par la vidéo-surveillance, a été diffusée par les autorités belges. Trois hommes poussant des chariots à bagages, sur laquelle on devine des valises noires, sont visibles sur cette photo prise dans un hall de l'aéroport, apparemment dans la zone d'enregistrement des passagers. Deux d'entre eux portent des pulls noirs sur un pantalon beige. Le troisième homme porte une veste claire et dissimule ses yeux sous un chapeau noir, arborant une barbe finement taillée.

"Il ne fait aucun doute que les bombes sont dans les valises, posées sur les chariots", assure Claude Moniquet, ancien agent de la DGSE et président du centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité, en analysant la photo ce mercredi sur RMC. "Je trouve que cette photo, tout à fait banale, est l'un des documents les plus effrayants que j'ai vu depuis longtemps dans une affaire de terrorisme" indique-t-il encore.

"Ces trois hommes ne paraissent pas du tout suspects"

Et de s'en expliquer: "Voilà trois hommes qui vont tuer, qui sont là pour mourir, et qui avancent calmement dans l'aéroport. On a l'impression qu'ils sont souriants, calmes. Le fugitif, l'homme au chapeau activement recherché, son bob sur la tête, sa petite chemise, on a l'impression qu'il part en vacances au soleil. Or, ces gens savent que, une minute ou deux après, ils seront morts ou tués". Les deux autres suspects, décédés dans l'explosion de leurs bombes, portent chacun un gant à la main gauche. Un gant noir qui intéresse beaucoup la police belge car il pourrait cacher un détonateur.

Une hypothèse soutenue par Claude Moniquet: "Le gant serait là pour camoufler le détonateur de la charge. Cela reste bien sûr à prouver mais c'est effectivement quelque chose d'assez troublant". Et d'insister: "Cette photo me met vraiment mal à l'aise. D'autant plus que ces trois hommes ne paraissent pas du tout suspects". Cet ancien agent de la DGSE revient aussi sur toutes les questions autour de la sécurité dans les gares et les aéroports soulevées au lendemain de ces attentats.

"100% de sécurité, ça n'existe pas"

"Mardi, beaucoup de personnes soulignaient qu'en France et en Belgique il n'y a pas de contrôles dans les aéroports avant d'entrer dans la salle d'enregistrement. On dit donc que 'n'importe qui peut se faire sauter car il n'y a pas de contrôle'. Mais si on avance ce contrôle, cela n'empêchera pas le terroriste de se faire sauter dans la file d'attente. La sécurité n'est jamais absolue et qu'un déplacement de la menace. La sécurité absolue, 100% de sécurité, ça n'existe pas", estime-t-il.

Interrogé, enfin, pour savoir si l'arrestation de Salah Abdeslam, quatre jours auparavant, avait précipité ces attentats, Claude Moniquet considère que "oui, c'est possible" mais il nuance: "Certains disent que cela peut être une réponse à cette arrestation, une sorte de vengeance, de représailles, mais ça je n'y crois pas. Des attaques aussi précipitées, surtout dans un aéroport, cela ne se prépare pas en quatre jours. En revanche, l'idée que l'arrestation ait précipité l'action parce que ces gens craignaient d'être repérés, arrêtés, à mes yeux cela a du sens".