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Police-Justice

10 à 20 ans de réclusion requis dans le procès des policiers brûlés à Viry-Châtillon: sur RMC, un syndicat de police dénonce un verdict "contradictoire"

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La cour d'assises de l'Essonne a condamné mercredi 8 jeunes à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle pour leur rôle dans l'agression de policiers brûlés au cocktail Molotov à Viry-Châtillon en 2016, et en a acquitté 5 autres. Loïc Travers, secrétaire nationale d’Alliance était l’invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

C'était en octobre 2016, deux voitures de police stationnées à proximité de la Grande Borne, considéré comme la cité la plus sensible d'Ile-de-France, avaient été prises d'assaut en plein jour, par un groupe d'individus cagoulés.

Deux policiers en étaient ressortis gravement brûlés, deux autres plus légèrement. L'agression avait eu un immense retentissement et avait déclenché une fronde inédite dans la police. 

"On est mitigés vis-à-vis de ce verdict"

Jugés à huis clos à Evry depuis le 15 octobre, les huit condamnés ont été reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique. 10 à 20 ans de réclusion criminelle pour 8 jeunes reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique. 5 autres ont été acquittés.

La cour n'a pas suivi les réquisitions du Parquet qui avait demandé jeudi, au terme d'un réquisitoire de cinq heures, des peines de 20 à 30 ans de réclusion criminelle contre les 13 accusés, âgés aujourd'hui de 19 à 24 ans.

Loïc Travers, secrétaire nationale d’Alliance était l’invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Il revenu sur le verdict rendu ce mercredi.

"On est mitigés vis-à-vis de ce verdict. Ça sonne comme une contradiction. Quand la Cour dit ‘oui’ à une qualification pénale de tentative de meurtre sur des policiers, on s’attend à être plus proche de la réclusion criminelle à perpétuité (…) On ne comprend pas (…) Ça n’effacera jamais les traces que nos collègues ont subies, tant psychologiques que physiques, notamment liées aux brûlures".

"Si dans des moments comme ça, on n’est pas capable de se soutenir alors clairement on ne sert à rien"

L'avocate d'un jeune condamné à 18 ans de prison, Maître Deborah Meier-Mimran dénonce des pressions de la part des syndicats de police, qui n’auraient pas permis une "justice sereine". Des propos, que n’accepte pas le policier syndicaliste.

"C’est n’importe quoi, ce sont des positions idéologiques. Les collègues présents lors du verdict étaient extrêmement dignes, à la fois quand ça a été énoncé. Personne n’était avec aucune banderole ou signe distinctif. C’était avant tout des collègues qui étaient citoyens, présents en guise de soutien. Si dans des moments comme ça, on n’est pas capable de se soutenir alors clairement on ne sert à rien".
Bourdin Direct (avec C.P.)