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Des chasseurs en garde à vue après la mort d'une ourse: "C'est condamner les gens avant le jugement"

Pour le président de la Fédération de chasse de l'Ariège, la garde à vue de huit chasseurs après la mort d'une ourse tuée par l'un d'eux en novembre dernier, c'est les condamner avant tout jugement.

Environ 200 personnes ont manifesté ce vendredi devant la gendarmerie de Saint-Girons, en Ariège, pour protester contre la décision de placer plusieurs chasseurs en garde à vue dans l'enquête sur la mort d'une ourse, abattue en novembre par un chasseur qu'elle avait attaqué.

Le 20 novembre 2021, un chasseur de 70 ans avait tué une ourse qui venait de l'attaquer et de le blesser à une jambe alors qu'il participait à une battue pour débusquer des sangliers près du village de Seix

"Le chasseur qui a tué l'ours a tiré pour sauver sa vie"

"Que le procureur diligente une enquête, c'est normal mais qu'il dise que les chasseurs chassaient dans un endroit où ils ne devaient pas se trouver, c'est condamner les gens avant le jugement", a déploré ce vendredi sur RMC Jean-Luc Fernandez, président de la fédération des chasseurs d'Ariège. "Ils ont chassé dans un endroit autorisé et le chasseur qui a tué l'ours a tiré pour sauver sa vie, sinon il serait mort", a-t-il ajouté.

"Cette garde à vue sert uniquement à établir des faits, pour ne pas que les chasseurs s'entendent sur une version", tempère de son côté Thierry Moreau. Une garde à vue alors tardive pour des faits s'étant déroulés il y a 8 mois. "C'est d'une mauvaise foi manifeste. Ils sont en garde à vue mais on les condamne déjà", conteste Jean-Luc Fernandez.

Réintroduits dans les années 90 alors qu'ils étaient menacés d'extinction, les ours des Pyrénées sont une espèce protégée. Ils seraient une soixantaine.

Guillaume Dussourt