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Police-Justice

A la Maison des Femmes, des policiers volontaires recueillent les plaintes de victimes de violences conjugales

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A Saint-Denis en banlieue parisienne, une expérimentation porte ses fruits: celle de la Maison des Femmes qui accueille les femmes vulnérables, regroupe tous les professionnels au même endroit et où il est possible de porter plainte.

L'un des enjeux de Grenelle des violences conjugales qui débute ce mardi est de permettre aux femmes victimes de violences de pouvoir porter plainte plus facilement. A Saint-Denis, une expérimentation permet aux femmes de déposer plainte dans un environnement sécurisé.

C’est à la Maison des Femmes, une petite bâtisse aux murs colorés, que Simone 25 ans a eu la force de déposer plainte: "On n'arrive pas dans l'hôpital, on n'arrive pas dans un commissariat, on arrive vraiment dans une maison qui est là pour nous et nous aider. Cela rend les choses sécurisantes".

Après 3 heures d’entretien avec une policière, Simone ressort soulagée: "Je suis sortie de cette plainte avec un poids en moins sur les épaules du fait d'avoir porté plainte et que ça se soit aussi bien passé".

39 policiers volontaires se relaient pour assurer chaque mercredi une permanence à la Maison des Femmes. Coraline, gardienne de la paix à Saint-Denis, accueille les victimes sans son uniforme: "On est dans un endroit plus calme. Au commissariat, il y a les collègues autour de nous, ça peut paraître compliqué pour la victime. Elle se confie à un policier mais au final, il y a trois autres policiers qui entendent aussi".

"Un module de formation spécifique pour ces policiers"

Coraline et ses collègues volontaires ont suivi 2 jours et demi de formation spécifique à ces plaintes. Une nécessité selon Laurent Mercier, commissaire centrale de Saint-Denis: "Ce sont les enfants qui sont en jeu, le père des enfants qui est parfois violent. Il y a des moments où ces femmes peuvent hésiter, déposer plainte, la retirer, revenir déposer plainte. Tout ce processus est à prendre en compte, c'est pour cela que nous avons créé un module de formation spécifique pour les policiers qui viennent prendre des plaintes à la Maison des Femmes". Selon le commissaire ce système peut facilement se dupliquer sur le territoire. 

Depuis le début du dispositif, il y a bientôt 4 mois, 20 victimes ont déposé plainte.

Marion Dubreuil et Bettina de Guglielmo