Actes antisémites à Paris: "On explose les chiffres", alerte le préfet de police Laurent Nuñez

Partout sur le territoire français, les actes antisémites ont explosé depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas sur le sud d'Israël. Une majorité d'entre eux ont été recensés à Paris selon les chiffres du ministère de l'Intérieur relayés mardi par Gérald Darmanin.
"A Paris et dans les trois départements de la petite couronne, on recense 375 actes antisémites et 130 interpellations liées, depuis le 7 octobre", assure ce jeudi sur RMC et BFMTV le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ces actes ont "des formes diverses et variées" avec "la même proportion de ce qu’on rencontre sur le territoire national", précise le fonctionnaire.
Surtout, ils ont fortement augmenté. "On explose les chiffres d’une année normale. Même depuis le 7 octobre, c'est déjà plus qu'une année normale. C’est une vague indéniable et très importante. Il y a des tags, des menaces, des insultes, les trois quarts de ces actes, mais aussi des coups et blessures volontaires", alerte Laurent Nuñez. "Un tag antisémite, c’est très grave, il ne faut jamais relativiser la portée", ajoute le préfet de police de Paris.
180 plaintes pour 375 actes recensés
Des chiffres qui se basent sur les plaintes mais aussi les constats des policiers: "On souhaite un dépôt de plainte systématiquement", appelle Laurent Nuñez, qui fait état de 180 plaintes pour 375 actes antisémites. "Même s’il n’y en a pas, je dépose plainte moi-même, notamment pour ces jeunes filmés sur la ligne 3 du métro", prévient le fonctionnaire.
Concernant les étoiles de David taguées au pochoir dans les rues de Paris, Laurent Nuñez rappelle qu'un couple de Moldaves en situation irrégulière a d'ores-et-déjà été interpellé et expulsé, et qu'un autre couple est soupçonné d'avoir également agi cette nuit-là.
"Nous avons mis le paquet sur tous ces actes et nous avons retrouvé leurs auteurs en un temps record", se félicite Laurent Nuñez.
Différents profils d'auteurs
Selon lui, les auteurs ont différents profils. A commencer par leur âge. "L’âge des auteurs est variable. Il y en a des très jeunes, comme celui qui a agressé un rabbin dans le métro, âgé d'une quinzaine d'années, et des plus âgés, d’une quarantaine, cinquantaine d’années, parfois ancrés dans la défense de la cause palestinienne mais d'un point de vue très radical", explique-t-il.
Quant aux actes antimusulmans, Laurent Nuñez explique qu'il y en a moins en ce moment mais qu'ils sont tout autant pris au sérieux: "Nous sommes présents aux sorties des mosquées le vendredi, nous protégeons tous les cultes. Il n’y a pas de préférence pour la communauté juive mais il y a une vague d'antisémitisme que l'on ne peut pas nier", conclut-il.