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Adama Traoré et George Floyd: une fresque contre les violences policières suscite la colère d'un syndicat policier

Le maire de Stains craint des débordements: policiers et manifestants doivent se retrouver au même moment sous la fresque.

Une fresque à Stains inaugurée récemment en présence du maire "contre le racisme et les violences policières", représentant les visages d'Adama Traoré et de George Floyd, a suscité la colère d'un syndicat de police, qui appelle à manifester devant lundi. 

Réalisée par un collectif d'artistes locaux, elle représente, sur un fond bleu agrémenté de nuages, les visages côte à côte de George Floyd, mort lors de son interpellation aux Etats-Unis et d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). Une phrase les surplombe: "Contre le racisme et les violences policières". Il s'agit d'une "ultime provocation par un élu de la République qui stigmatise les policiers", a dénoncé le syndicat Alliance 93 sur les réseaux sociaux, qui appelle à une "mobilisation" devant la fresque, lundi après-midi et demande "que la phrase soit repeinte".

"On n'est pas là pour recouvrir la fresque, mais pour expliquer qu'on ne salit pas une profession. On prend cela comme une défiance envers les policiers et les institutions" dénonce Grégory Goupil, secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police.

Cet appel a entraîné une réponse de la part du comité Adama, qui a également appelé à se rendre sur les lieux. "Effacer mon frère, recouvrir son visage, c'est nier son existence. (...) C'est profaner nos morts", s'est insurgée dimanche Assa Traoré dans une vidéo en ligne.

Lors de l'inauguration de la fresque jeudi dernier, Assa Traoré était présente aux côtés du maire (PCF), Azzédine Taïbi, de cette ville populaire de Seine-Saint-Denis, qui fait part de ses "inquiétudes quant aux risques de débordement". "Cette fresque est une expression artistique et pacifiste, en soutien et hommage à toutes les victimes de l'injustice", a-t-il encore estimé.

La rédaction de RMC (avec AFP)