RMC
Police-Justice

Adolescent frappé par un policier à Paris: trois jours d'exclusion avec sursis le fonctionnaire

placeholder video
Un policier coupable d'avoir frappé un adolescent lors d'un contrôle en 2019 à Paris, a été puni de trois jours d'exclusion avec sursis et trois autres à un blâme. Les faits avaient été révélés par un journaliste infiltré, Valentin Gendrot, dans son livre "Flic", paru en 2020

Une exclusion de trois jours avec sursis a été prononcée contre un policier, ainsi que des blâmes pour trois autres agents, dont les agissements avaient été dénoncés dans le livre "Flic" du journaliste infiltré Valentin Gendrot (2020), a appris mercredi l'AFP de source proche du dossier et auprès de la Direction générale de la police nationale.

Il est reproché à trois de ces quatre gardiens de la paix d'avoir participé à ce que le journaliste, infiltré en tant qu'adjoint de sécurité (ADS) au commissariat du 19e arrondissement de Paris en 2019, avait décrit comme la plus grosse "bavure" à laquelle il lui avait été donné d'assister.

PV "mensonger"

Lors d'un contrôle, un policier avait mis plusieurs "baffes" et "claques" à un adolescent, puis des "coups de poings", selon le récit du journaliste. Les autres policiers présents, ainsi que Valentin Gendrot, avaient couvert la scène. Un PV "mensonger" avait été rédigé pour "charger le gamin et absoudre" le policier, selon le journaliste.

Valentin Gendrot racontait avoir assisté à plusieurs autres "tabassages" et témoignait de pratiques "racistes" de la part de certains policiers. Après la publication du livre, la préfecture de police avait saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) d'une enquête administrative.

Dans son rapport, daté de janvier 2021 et obtenu par l'AFP, l'IGPN pointe des "manquements professionnels et des comportements contraires à la déontologie policière". L'IGPN précise que la scène de la "bavure" est l'une des seules qu'ils ont pu "objectiver", notamment grâce à des enregistrements transmis par Valentin Gendrot.

Un blâme pour un policier qui s'était vanté d'autres violences sur des interpellés

"En ayant porté des claques sans aucune justification" sur un jeune homme lors du contrôle, le policier ayant écopé de l'exclusion avec sursis "a fait un usage disproportionné de la force", pointe l'IGPN. Il a aussi manqué au "devoir de protection de la personne interpellée" en "portant un coup" à son frère, et manqué au "devoir de loyauté" en s'abstenant de mentionner ces coups dans le PV d'interpellation.

Les deux autres gardiens de la paix se voient reprocher de n'avoir, pour l'un, pas mentionné les coups sur le procès-verbal et, pour l'autre, qui était cheffe de bord, de n'avoir pas empêché son collègue de frapper la victime ni supervisé la rédaction du PV. Le quatrième gardien de la paix s'est vu infliger un blâme pour s'être vanté auprès du journaliste d'autres violences sur d'autres interpellés. Une information judiciaire ouverte en parallèle par le parquet de Paris est toujours en cours.

G.D. avec AFP