RMC

Affaire Benalla: le Sénat saisit la justice des cas de Benalla, Crase et de trois proches de Macron

La saisine de la justice est demandée pour ces trois collaborateurs du chef de l'État afin de vérifier "un certain nombre d'omissions, d'incohérences et de contradictions" relevées lors de leurs auditions sous serment.

Le Sénat a décidé de transmettre à la justice les cas d'Alexandre Benalla, Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, pour suspicion de faux témoignage, selon des membres du bureau réuni jeudi.

Le bureau du Sénat a également décidé de transmettre au parquet les déclarations d'autres collaborateurs d'Emmanuel Macron, dont le secrétaire général Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne. 

Télescopage de l'actualité, Alexandre Benalla a écopé mercredi soir de nouvelles mises en examen concernant d'autres faits de violences en marge du défilé parisien du 1er-Mai et pour l'épisode du selfie le montrant avec une arme.

Le président de la commission d'enquête Philippe Bas (LR) et les corapporteurs Muriel Jourda (LR) et Jean-Pierre Sueur (PS) avaient demandé au Bureau du Sénat "de saisir le ministère public" de leurs déclarations sous serment, "susceptibles de donner lieu à des poursuites pour faux témoignage".

Mais sont également nommément mis en cause le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, le directeur de cabinet Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité de la présidence, le général Lionel Lavergne.

La saisine de la justice est demandée pour ces trois collaborateurs du chef de l'État afin de vérifier "un certain nombre d'omissions, d'incohérences et de contradictions" relevées lors de leurs auditions sous serment. Ils auraient "retenu une part significative de la vérité".

Il s'agissait d'une décision particulièrement politique pour les sénateurs: l'Elysée est accusée par l'opposition d'avoir mis la pression ces derniers jours sur fond de réforme constitutionnelle et de réduction du nombre de sénateurs.

"Ce qui est en jeu c'est l'indépendance du Parlement", nous confiait ainsi un sénateur Les Républicains. "Si on ne va pas jusqu'au bout par peur de froisser l'Elysée, c'en est finit de notre pouvoir de contrôle".

Pierrick Bonno