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Police-Justice

Affaire de Bétharram: "Monsieur Bayrou porte une responsabilité", témoigne un ancien élève

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François Bayrou toujours empêtré dans le scandale Notre-Dame de Bétharram. En tout, trois 152 plaintes ont été déposées et l'une d'entre elles vise nommément le Premier ministre pour non-dénonciation de crime. Lui assure qu'il n'était pas au courant. Impossible selon l'homme qui a déposé cette plainte.

Le collectif des victimes de Bétharram va déposer 40 nouvelles plaintes ce jeudi à l’occasion d’une rencontre entre le Parquet de Pau et plusieurs dizaines de victimes présumées dans l’affaire Bétharram. Cela portera à 152 le nombre de plaintes déposées contre des membres du personnel éducatif du collège catholique.

Parmi ces nombreuses plaintes, l'une l'est à l’encontre du Premier ministre, François Bayrou, pour non-dénonciation de crime. Le Premier ministre a toujours nié avoir eu connaissance de ces faits. Mais selon l’homme à l’origine de cette plainte, François Bayrou était forcément au courant de cette affaire.

Les souvenirs de Rodolphe à Bétharram tiennent en une phrase: “Le corps là, l’esprit ailleurs”. Lui qui y a été pensionnaire entre 1983 et 1987 se souvient des violences que les élèves subissaient au quotidien.

“J’ai eu droit à une gifle en salle d’étude et au perron. Et deux jours après, j’ai eu le droit à une exclusion pendant trois heures en caleçon et doudoune en dehors du dortoir. L’exemple qui m’a le plus marqué, c’est celui d’un élève qui prenait des corrections dans le bureau de discipline et quand on l’a revu, il avait le visage en sang”, témoigne-t-il.

"Une faillite de l'Etat"

Des violences répétées. Il affirme même avoir été témoin en même temps que l'une des filles de François Bayrou, elle aussi élève à Bétharram, d’une gifle donnée par un surveillant. Et quand le Premier ministre nie avoir eu connaissance de ces faits, pour lui, “ce n’est pas possible".

"J’estime qu’il y a une faillite de l’Etat dont monsieur Bayrou porte une responsabilité au vu de ses mandats et des postes qu’il occupe”, pointe Rodolphe.

Cette plainte s’ajoute aux 151 autres déposées par d’anciens élèves de Notre-Dame de Bétharram, toutes victimes présumées de violences physiques ou sexuelles au sein de l’établissement.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours