RMC

Affaire des "écoutes": y a-t-il un acharnement judiciaire comme le dénonce le clan Sarkozy?

Le procès de l'ancien président Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes" s'est ouvert lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Un ex-chef de l'Etat jugé pour corruption: Nicolas Sarkozy comparaît à partir de lundi à Paris dans l'affaire des "écoutes" aux côtés de son avocat Thierry Herzog et de l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert, dans un procès sans précédent sous la Ve République. Dénonçant un "scandale qui restera dans les annales", Nicolas Sarkozy, 65 ans, promet d'être "combatif" devant le tribunal correctionnel de Paris et clame ne pas être "un pourri". 

Nicolas Sarkozy n'a eu cesse de dénoncer une instrumentalisation politique de la justice et a, sans succès, multiplié les recours au motif que la retranscription d'échanges entre un avocat et son client serait illégale, dénonçant à maintes reprises un acharnement contre sa personne. La Cour de cassation lui a donné tort en mars 2016 mais cette question sera à nouveau âprement discutée dès le début du procès.

"L'avocate que je suis ne peut pas tolérer que des conversations entre un client et son avocat se retrouvent dans un dossier. Autant certaines affaires de Nicolas Sarkozy méritent d'être jugées, notamment celles de Bygmalion mais il faut se souvenir que tout ça part d'une écoute entre un clien et son avocat et c'est intolérable", déplore l'avocate Marie-Anne Soubré sur le plateau des "Grandes Gueules". Et malgré la décision de la cour de Cassation, elle estime que l'on ne sera fixé qu'après la décision de la cour européenne des Droits de l'homme.

"Est-ce que finalement on ne rend pas service à Nicolas Sarkozy?"

Et sur le fond de l'affaire, elle estime que trois semaines de débat sont exagérées: "La seule question est de savoir si il y a eu ou pas tentative de corruption en nommant Gilbert Azibert à Monaco!", s'étonne-t-elle.

"Il y a des juges terriblement idéologisés et politisés et quand c'est un homme politique de droite, ils déploient des moyens qui sont complétement hors de proportion avec ce qu'ils essaient d'établir. J'observe que c'est pire d'ailleurs pour les hommes de droite", estime de son côté Charles Consigny, également avocat.

Et les procès qui visent Nicolas Sarkozy ne choque visiblement pas que des avocats: "On a l'impression que quand c'est Nicolas Sarkozy on se permet toutes les exceptions !", défend à sont tour Isabelle Saporta tout en rappelant être à l'opposé de l'ancien président politiquement parlant.

"Ce que je me pose comme question c'est: Est-ce que finalement on ne rend pas service à Nicolas Sarkozy en en faisant une victime ad vitam aeternam?", s'interroge-t-elle.
G.D.