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Affaire Dupont de Ligonnès: les dessous d'une colossale fausse piste

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Des tests ADN, rendus publics ce samedi à la mi-journée, ont démontré que l'homme interpellé vendredi à sa sortie de l'avion à l'aéroport de Glasgow en Ecosse n'est pas Xavier Dupont de Ligonnès.

C'est, sans doute, juste après l'interpellation, que l'erreur est commise. Il a été contrôlé et arrêté sur la base d'une "dénonciation anonyme", selon des sources françaises proches de l'enquête. Sur la base d'empreintes digitales, il a été pendant plusieurs heures, soupçonné d'être le principal suspect de la tuerie de Nantes, Xavier Dupont de Ligonnès. L'homme a depuis été relâché, selon la police écossaise.

Une incompréhension entre les polices française et écossaise

Initialement, les policiers français ont été informés par la Grande-Bretagne, par "la voie de la coopération policière internationale" qu'un homme allait prendre un avion depuis Roissy-Charles-de-Gaulle pour rejoindre Glasgow, et qu'il pourrait s'agir de Xavier Dupont de Ligonnès.

Vendredi soir, tard, le procureur de la république de Nantes invite à la prudence quant à cette arrestation. Aux autorités françaises, la police écossaise affirme qu'il s'agit de Xavier Dupont de Ligonnès, sur la base d'une première comparaison d'empreintes digitales. Relevé qui n'est pas envoyé aux enquêteurs français. 

Il en ressort que 5 points de comparaisons sont établis, entre cet homme et Xavier Dupont de Ligonnès. La machine s'emballe, mais elle n'aurait pas du. 5 points de comparaison, c'est très peu. Le nombre de points de convergence pris en compte dépend de la législation de chaque pays. 5 points c'est suffisant, selon les critères écossais, mais en France, il faut 12 points de comparaisons minimum pour conclure que deux empreintes appartiennent à la même personne. 

A 5 points, on parle seulement de suspicion, de déclencher d'autres méthodes: témoignages, recoupements physiques, ADN, ce qui a été fait, mais on ne peut pas parler de conclusion formelle, et d'identification. 

Les autorités françaises restent donc prudentes: seule une comparaison ADN, effectuée sur place, samedi pourra certifier son identité. C'est aussi l'apparence physique de l'homme qui intrigue les enquêteurs: il est "méconnaissable" selon une source proche du dossier.

Le rôle des témoignages des voisins

Les résultats de la perquisition menée à l'adresse indiquée sur le passeport du voyageur sèment le doute: notamment les témoignages des voisins. Ils assurent qu'il ne s'agit pas de Xavier Dupont de Ligonnès.

Une deuxième exploitation des empreintes digitales faites par les Ecossais indique que la correspondance n'est que partielle. L'ADN viendra confirmer en milieu de journée que l'homme arrêté n'est pas le suspect de la tuerie de Nantes.

Gwladys Laffitte et Rémi Ink (avec Caroline Petit)