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Affaire Grégory: pourquoi n'y a-t-il pas prescription 36 ans après les faits?

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Fait divers emblématique du XXe siècle survenu dans les Vosges sur fond de haines familiales, l'assassinat de Grégory, retrouvé mort le 16 octobre 1984 dans la Vologne, n'a jamais été résolu.

L'enquête sur l'assassinat du petit Grégory Villemin, toujours pas élucidé 36 ans après les faits, a peut-être trouvé un nouveau souffle mercredi avec de nouvelles demandes d'expertises ADN formulées par les parties civiles, quelques semaines après l'audition de plusieurs témoins.

Thierry Pocquet du Haut-Jussé, procureur général de Dijon, a confirmé l'audience sur les demandes d'actes tenue mercredi et a précisé que la décision "devrait être rendue fin janvier".

Alors que les précédentes expertises génétiques diligentées n'avaient rien donné, les parties civiles fondent à nouveau leurs espoirs sur l'ADN, souvent qualifiée de "reine des preuves".

Ces annonces interviennent le même jour que des révélations sur de nouvelles auditions de témoins par la justice et sur un rapport de stylométrie, discipline qui permet d'identifier le style d'un texte. Celui-ci "incrimine un suspect", sans que son nom soit précisé. Réalisée par un laboratoire suisse, l'expertise de stylométrie visait à démasquer le ou les corbeaux ayant rédigé plusieurs courriers anonymes manuscrits adressés aux parents de Grégory, dont la lettre de revendication de l'assassinat. Ces révélations ont été accueillies avec scepticisme par plusieurs avocats du dossier.

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Fait divers emblématique du XXe siècle survenu dans les Vosges sur fond de haines familiales, l'assassinat de Grégory, retrouvé mort le 16 octobre 1984 dans la Vologne, n'a jamais été résolu. Et depuis, 36 ans, l'affaire est donc constamment relancée.

Raison pour laquelle il n'y a donc pas de prescription: à chaque fois qu'un magistrat engage de nouveaux actes, la prescription est repoussée. 

Ainsi, si, au moment des faits, le délai de prescription en matière criminelle était de 10 ans - il a été prolongé à 20 ans, depuis la loi du 27 février 2017, mais le texte n'est pas rétroactif -, plusieurs actes - et notamment des analyses ADN sur différents objets de l'enfant, ainsi que la mise en examen du couple Jacob, frère et belle-soeur de la grand-mère du petit Grégory, un temps mis en examen en 2017 pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", avant que la justice ne les annule, ont permis de prolonger ce délai.

La rédaction de RMC (avec AFP)