Affaire Hedi: le policier marseillais remis en liberté après 40 jours de détention provisoire

Après 40 jours de détention provisoire, le policier marseillais mis en examen dans l'affaire Hedi a été remis en liberté, ont indiqué le parquet et son avocat. Il est poursuivi pour les "blessures extrêmement graves" du jeune homme de 22 ans qui a vu une partie de son crâne amputé, entraînant une incapacité totale de travail très élevée de 120 jours, lors des émeutes à Marseille qui avaient suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre.
Le placement en détention provisoire de ce policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille avait provoqué la colère de nombreux policiers en France. Il est désormais "placé sous contrôle judiciaire", a précisé à l'AFP son avocat, Me Pierre Gassend.
Dans le cadre de ce contrôle judiciaire, il a interdiction d'exercer "la profession de fonctionnaire de police", a insisté dans un communiqué la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens.
Christophe "s'est expliqué sur les circonstances de ce tir de LBD, en démontrant qu'il en avait fait l'usage sur le jeune Hedi, alors que celui-ci était en train de lancer un projectile susceptible de menacer l'intégrité de ses collègues", a affirmé Me Gassend, reprenant les explications données par son client devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence début août.
"Christophe a estimé avoir fait son devoir dans l'exercice de ses fonctions, dans un contexte de violences urbaines", a-t-il poursuivi.
"L'état de santé d'Hedi se dégrade"
"Compte tenu de la pression extrême dans ce dossier, cette remise en liberté ne m'étonne pas", a réagi Jacques-Antoine Preziosi, l'avocat du jeune Hedi, dont une partie du crâne a dû être amputée par les chirurgiens après son hospitalisation suite à ce tir de LBD puis son passage à tabac par d'autres policiers: "Hedi est effondré. Il est en plus à l'hôpital pour y subir des examens car son état de santé se dégrade".
"On va maintenant assister à un déferlement de mensonges entre le tireur et les cogneurs qui vont dire qu'Hedi était menaçant et qu'ils étaient en état de légitime défense. Or les vidéos disent le contraire", a insisté Me Preziosi.
Au total, quatre affaires de violences policières présumées ont donné lieu à l'ouverture d'enquêtes à Marseille, dont une a conduit à la mise en examen de trois policiers du Raid suite au décès de Mohamed Bendriss, 27 ans, très vraisemblablement touché d'un tir de LBD, la même nuit du 1er au 2 juillet où a été grièvement blessé Hedi.
Dans l'affaire Hedi, quatre policiers de la BAC de Marseille ont été mis en examen, pour violences volontaires aggravées par trois circonstances, le fait d'avoir été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de leurs fonctions.