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Affaire Troadec: Hubert Caouissin, un ancien ouvrier en burn-out en dérive paranoïaque

LE PORTRAIT DE POINCA - Le procès d'Hubert Caouissin s'ouvre ce mardi à Nantes après la très médiatisée affaire Troadec.

Hubert Caouissin est jugé à partir de ce mardi à Nantes pour le meurtre d’une famille de quatre personnes. La famille de son beau-frère, Pascal Troadec. Hubert Caouissin a reconnu qu’il l’avait tué en 2017 dans sa maison de la banlieue de Nantes avant de tuer aussi, sa femme Brigitte et leurs deux enfants.

A l’origine de ce massacre, une suspicion. Hubert Caouissin était persuadé que son beau-frère avait récupéré un trésor à la mort de son père, sans rien dire à sa sœur. Des pièces et des lingots d’or, retrouvés dans une vieille maison de Brest en faisant des travaux.

L’enquête n’a jamais pu prouver l’existence de ce trésor mais elle a démontré que Hubert Caouissin et sa compagne s'étaient embarqués dans une dérive paranoïaque. Persuadés d’avoir été volés. Décidés à récupérer leur dû.

Il tenait à jour des dossiers sur la famille Troadec qu’ils appelaient “les crapules”

A l’époque des faits, Hubert Caouissin avait 46 ans. C’était un ancien ouvrier d’Etat à l’arsenal de Brest. Mais il était depuis plusieurs années en congé maladie, à la suite d’un burn-out. Avec sa compagne, ils avaient déménagé pour s’installer dans une ferme totalement isolée où il ne voyait personne et dont l’adresse n’était connue de personne.

Leur fils de 8 ans n’était plus scolarisé. Le couple n’avait plus qu’une obsession: récupérer le magot. Il tenait à jour des dossiers sur la famille Troadec qu’ils appelaient “les crapules”. Ils notaient tous les éléments de leur train de vie, l’achat d’une voiture neuve, les vacances à l’étranger.

Et surtout Hubert Caouisson parcourait 300 kilomètres pour aller régulièrement les espionner. Il venait avec un appareil photo, un calepin pour prendre des notes, un stéthoscope pour écouter à travers les murs. En février 2017, il s’est fait surprendre par son beau-frère dans le garage et c’est là que pris de panique, dit-il, il a tué les quatre membres de la famille.

Il a ensuite mis plusieurs jours à nettoyer la maison puis a ramené les corps chez lui et essayé de les faire disparaître. Quelques jours avant son arrestation, il a avoué les faits à son fils de 8 ans, en lui disant : “Papa est un monstre. Je t’aimerai toujours mais je vais passer le reste de ma vie en prison.”

Et de fait, il risque la perpétuité devant les assises de Loire Atlantique. Verdict le 9 juillet.

Nicolas Poincaré (avec J.A.)