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Afflux d'appels pour rejoindre la réserve opérationnelle: "Il faut que je me rende utile"

Parmi les réservistes de la gendarmerie, une partie d'entre eux est mobilisée sur le Tour de France cet été.

Parmi les réservistes de la gendarmerie, une partie d'entre eux est mobilisée sur le Tour de France cet été. - Kenzo Tribouillard - AFP

REPORTAGE - Bernard Cazeneuve a appelé après l'attentat de Nice "tous les Français patriotes qui le souhaitent" à rejoindre la réserve opérationnelle. Au Centre d'information et de recrutement de la gendarmerie à Paris, les candidatures ont bondi.

L'appel de Bernard Cazeneuve aux volontaires prêts à rejoindre la réserve opérationnelle a visiblement été entendu. Dans cette petite pièce du fond de la caserne du Centre d'information et de recrutement (Cirfa) de la gendarmerie à Paris, le téléphone sonne plus qu'à l'ordinaire. Au bout du fil, des citoyens qui souhaitent rejoindre la réserve.

"On a multiplié les appels par 10 en termes de réservistes, explique le major Pascal Dessein, responsable du centre. On a eu une quinzaine d'appels téléphoniques, on a eu une trentaine de mails, l'attentat du 14 juillet a été l'élément déclencheur. Ce qu'on entend surtout c'est vouloir servir la France, vouloir porter assistance aux personnes."

Depuis le centre de recrutement, le sous-officier David aide les volontaires à s'inscrire. Des candidats qui viennent de tous les horizons. 

"Ca va de l'étudiant de 17 ans qui prépare son bac, à des gens qui sont retraités, constate le gendarme. J'ai reçu un mail d'une personne de 77 ans qui voulait savoir s'il était possible de rendre service en intégrant la réserve opérationnelle en gendarmerie. Bien évidemment, c'est trop tard pour ce monsieur puisqu'il y a une limite d'âge, mais bon c'est touchant et c'est une preuve que les gens se sentent investis."

"Je serais content de pouvoir donner un coup de main"

Parmi ces candidats, Martial, Toulousain de 42 ans s'est inscrit, dit-il, pour aider sa patrie. Il a fait les démarches dès dimanche, deux jours après l'attentat. "Il y a un moment que je voulais le faire. Ce qui m'a décidé, c'est les événements. Il faut que je me rende utile. Je serais content de pouvoir donner un coup de main, même si ce n'est pas sur le terrain, même si c'est logistique", explique ce volontaire. Après les attentats subis par la France depuis 18 mois, Martial ne veut pas rester sans rien faire.

"Les phrases du Premier ministre, quand il dit il va falloir s'habituer à vivre avec ça, je ne veux pas. Moi j'ai deux enfants. Si on peut faire quelque chose maintenant et serrer un peu les vis, il faut le faire je crois", poursuit-il. 

"Ils s'engagent à servir"

La candidature de Martial, comme celle des autres postulants de la réserve opérationnelle sera étudiée dans l'année. Les candidats peuvent postuler à partir de 17 ans et jusqu'à 65 pour la réserve de la police, ils doivent également être en bonne forme physique et mentale. 

"Il faut vraiment avoir à l'esprit qu'on va devenir militaire, certes réserviste, mais militaire, rappelle Grégory, adjudant au Cirfa. Ils s'engagent à servir en gendarmerie, ça va être de la surveillance générale, du contrôle routier. Par exemple, il y a beaucoup de réservistes sur le Tour de France."

S'il est retenu, Martial devra suivre une formation l'été prochain, 15 jours pour la réserve de la gendarmerie. Il y apprendra notamment le maniement des armes et pourra ensuite être amené selon les besoins à effectuer des missions de terrain.

C. B avec Juliette Droz