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Agressions sexuelles dans le patinage artistique: "C'est du quasi-inceste", dénonce Gwendal Peizerat

Après les révélations d'accusations d'agressions sexuelles dans le milieu du patinage, la ministre des sports Roxana Maracineanu doit rencontrer Didier Gailhaguet le président de la Fédération française des sports de glace. Invité de RMC, l'ancien patineur Gwendal Peizerat a dénoncé une fédération dirigée dans "la peur".

Le scandale secoue le monde du patinage artistique. Après le témoignage de Sarah Abitbol, plusieurs fois médaillée aux championnat d'Europe, assurant avoir été violé à 15 ans par son entraîneur Gilles Beyer entre 1990 et 1992, la ministre des Sports veut des explications. Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française des sports de glace doit rencontrer ce lundi Roxana Maracineanu, et expliquer pourquoi il a conservé dans son équipe Gilles Beyer, pourtant frappé par une mesure d'interdiction d'exercer auprès des mineurs au début des années 2000.

"Didier Gailhaguet est à la tête de la Fédération depuis 20 ans et il confond la fonction et l’homme comme tout dictateur. Cette fédération est menée par la peur, les représailles, le copinage", a dénoncé ce lundi sur RMC Gwendal Peizerat, champion olympique à Salt Lake City en 2002 et candidat malheureux à la présidence de la Fédération en 2014.

"Quand on est pas au top on est une merde pour lui"

"Le président de la fédération savait que Gilles Beyer avait déjà été évincé par la ministre Marie-George Buffet qui l’avait sorti des équipes nationales, de son état de cadre technique, demandant à ce qu’il ne soit plus en contact avec des mineurs. C’est ensuite Didier Gailhaguet qui a choisi son exécutif et a nommé Gilles Beyer comme responsable de la tournée des équipes de France c’est-à-dire avec nous dans les hôtels le soir. Il a mis le renard dans le poulailler", a-t-il ajouté.

"Il aime trop le pouvoir et la manipulation", assure à RMC Maryline, une ancienne patineuse qui a côtoyé Didier Gailhaguet, dénonçant son emprise mafieuse sur la fédération: "Quand on est pas au top on est une merde pour lui. C'est quelqu'un qui n'est pas là pour faire vivre le patinage mais pour vivre dans la lumière", évoquant des collaborateurs recrutés parmi ses ex-compagnes notamment. "C'est Dallas. Ils ont tous des choses à cacher. Quand on est à côté du président, on a tout ce qu'on veut", conclu-t-elle.

"On savait qu’il avait tendance à être un peu insistant auprès des filles"

Depuis les révélations de Sarah Abitbol, Gilles Beyer a lui reconnu des relations "intimes inappropriées", présentant ses excuses à la patineuse. "On savait qu’il avait tendance à être un peu insistant auprès des filles. Mais on tombe des nues", a expliqué Gwendal Peizerat, dénonçant un "quasi-inceste".

"C’est la famille du patinage. Sarah Abitbol est pour moi une petite sœur et c’est comme si elle avait été violé par mon oncle. C’est horrible mais c’est la partie émergée de l’iceberg (…) On tombe des nues. C’est du quasi-inceste. Tous les entraîneurs en France ne sont pas comme ça, mais ça fait 44 ans que je m’entraîne avec la mienne. J’ai passé plus de temps avec elle qu’avec ma mère. Gilles Beyer a entraîné Sarah Abitbol, depuis sa plus jeune enfance, c'est comme si c'était son père", a lancé le patineur.

Dimanche Sarah Abitbol qui a refusé les excuses de Gilles Beyer a demandé le départ de Didier Gailhaguet: "Il faudrait qu’il parte, que des mesures soient prises. Avec tous les sportifs, On a lancé une pétition contre le président de la Fédération parce qu’il était impossible qu’il ne soit pas au courant de ces affaires. C’est inadmissible pour les futurs patineurs et nos enfants", a assuré l'ancienne patineuse sur BFMTV.

Guillaume Dussourt