"Aigri par le confinement", une lettre où il dénonce "un pays de mécréants": les zones d'ombre du profil du suspect de l'attaque au couteau de Romans-sur-Isère
Pourquoi a-t-il fait cela? L'enquête se poursuit après une attaque au couteau, samedi, à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, qui a tué deux personnes. Selon les premiers éléments, Abdallah Ahmed-Osman, un réfugié soudanais était "aigri" à cause du confinement, selon des témoignages.
L'auteur de l'attaque, qui a obtenu le statut de réfugié le 29 juin 2017 et un titre de séjour de dix ans en juillet de la même année, est inconnu des services de police ou de renseignement français ou européens, selon le parquet national antiterroriste (PNAT) qui a ouvert samedi une enquête notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Les premiers éléments de l'enquête sur Abdallah Ahmed-Osman "ont mis en évidence un parcours meurtrier déterminé de nature à troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur".
Dimanche, des objets saisis lors de la perquisition du domicile du suspect de 33 ans étaient examinés. Il s'agit d'une clef usb, de téléphones portables mais aussi de quelques écrits à connotation religieuse. Dans ces notes, rédigés à la main, l’homme se plaint de vivre dans un “pays de mécréant”, mais pas de trace d’une allégeance à l’Etat islamique ou à un autre groupe terroriste.
Alors l’homme est-il fou? L’expertise psychologique, prévue dimanche a été repoussée. Mais une source policière indique à RMC qu’en garde à vue, "l’homme parle et raisonne normalement". Aucun signe de démence "a priori".
Déprimé
Et s'il avait perdu le contrôle? Le buraliste, la voisine et même son ami arrêté samedi, tous ces témoins affirme que l’homme vivait très mal le confinement, que son comportement avait changé ces derniers jours.
Son ami, un autre réfugié soudanais, a été arrêté devant le domicile de l’agresseur samedi: il explique aux enquêteurs être venu lui rendre visite, car il s’inquiétait de le savoir déprimé.
Trois personnes sont en garde à vue à la suite de cette attaque perpétrée samedi matin dans les rues et des commerces du centre de Romans-sur-Isère: outre l'assaillant, une de ses connaissances et un autre homme de nationalité soudanaise.
Deux personnes sont mortes dans cette attaque, et deux autres, blessées, sont en soins intensifs mais dans un état stable. Une troisième personne est en salle de réveil et deux ont quitté l'hôpital, a indiqué dimanche matin une source proche de l'enquête.