Après les attentats, panique dans un TER: "J'ai cru à une attaque terroriste"

Un groupe de jeunes a semé la panique dans un TER Avignon-Perpignan - AFP
Les passagers du train Avignon-Perpignan ont eu la peur de leur vie, mercredi dernier vers 22 heures. Six jeunes, quatre garçons et deux filles, ont pu accéder au système de haut-parleurs et ont ordonné à la vingtaine de personnes présente dans les wagons de déposer leurs téléphones portables au sol en les menaçant ("Sinon on va vous tuer"). Après avoir diffusé des versets du Coran, l’un d’entre eux a crié "Allah Akhbar". De quoi créer une véritable psychose chez les passagers, quelques jours après les attentats à Paris.
"Avec tout ce qui se passe en ce moment, c'était terrifiant, indique Natacha. J'ai cru que c'était une attaque terroriste et qu'il allait nous arriver la même chose qu'à Paris". "J'ai commencé à trembler et je tremble encore aujourd'hui, témoigne Céline, encore sous le choc. Je me suis recroquevillée sous mon fauteuil de peur que les personnes interviennent immédiatement. De suite, j'ai pris mon portable pour appeler mon conjoint lorsqu'ils nous ont demandé de le laisser au sol avant de descendre du train sinon ils nous tuaient".
"J'ai eu le sang glacé"
"Je me suis dit qu'ils avaient posé une bombe quelque part ou qu'ils allaient venir en groupe pour nous égorger… J'ai imaginé le pire, poursuit-elle. J'étais en panique, recroquevillée sous mon fauteuil. J'ai eu le sang glacé… J'avais très, très peur jusqu'à ce que le contrôleur arrive. Je cherchais du regard… Je ne savais pas du tout ce qui allait m'arriver…"
Si tout est allé très vite, Céline a donc réellement cru à une nouvelle attaque terroriste. "Cela a duré trois minutes mais trois minutes très intenses", assure-t-elle. Et d'ajouter: "C'est vrai que si on me le racontait, je dirais 'Ce sont des jeunes qui ont voulu rigoler…' Mais quand on le vit, ce n'est pas comme ça qu'on le voit… C'est une sensation que je ne souhaite à personne".
"Trois-quatre jours que je ne dors plus"
Aujourd'hui encore, près d'une semaine après, Céline est fortement marquée: "Je ne prendrai plus le train. C'est fini… Je ne peux plus… C'est impossible, certifie-t-elle. Je regarde les gens d'une autre façon. Cela fait trois-quatre jours que je ne dors pas et même au travail cela se ressent. Je ne suis pas concentrée sur ce que je fais. J'y pense encore…"
Qu'attend-elle de la justice? "Qu'elle fasse des exemples car je pense qu'on ne doit pas plaisanter sur ça". Dans cette affaire, quatre hommes ont été placés en garde à vue le lendemain (jeudi) et entendus. Lundi, trois d'entre eux, âgés de 19, 21 et 23 ans, ont été jugés en comparution immédiate. Le tribunal a décidé de les maintenir en détention provisoire jusqu'au procès sur le fond qui se tiendra le 9 décembre prochain.