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Police-Justice

Après une action contre des jets privés au Bourget, des militants écologistes condamnés

Un camion électrique remplit le réservoir d'un Jet Dassault Falcon 900 sur le tarmac de l'aéroport du Bourget, le 12 avril 2023, près de Paris

Un camion électrique remplit le réservoir d'un Jet Dassault Falcon 900 sur le tarmac de l'aéroport du Bourget, le 12 avril 2023, près de Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Onze militants ont été condamnés à des amendes allant de 300 à 500 euros après avoir bloqué l'accès à l'aéroport du Bourget en septembre 2022.

Les militants d'Attac et d'Extinction Rebellion qui, en septembre 2022, avaient bloqué l'accès à un terminal de l'aéroport du Bourget pour dénoncer l'utilisation de jets privés, ont été condamnés jeudi à Bobigny à des amendes allant de 300 à 500 euros.

Onze prévenus ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny, pour attroupement après sommation. La douzième militante n'était pas poursuivie pour ce chef d'accusation pour des raisons procédurales. Le tribunal a estimé que les prévenus avaient "eu pleinement le temps (de se disperser, ndlr) avant que les sommations soient faites". Les militants ont annoncé faire appel de la décision.

Les douze prévenus ont tous été relaxés des deux autres chefs d'accusation, "dégradations en réunion" et "organisation d'une manifestation interdite".

"Cette décision est à l'image de la procédure, il reste beaucoup d'incompréhension sur les termes de la décision", a réagi l'une des avocates des prévenus, Me Hélène Jouny.

"Cette décision renforce notre détermination à poursuivre nos actions de désobéissance civile"

Le 23 septembre 2022, une vingtaine d'activistes, vêtus de blouses blanches pour certains, avaient durant près de deux heures interdit l'accès à un terminal de l'aéroport du Bourget, qu'ils avaient recouvert de peinture rouge.

Quatre militants s'étaient perchés sur un auvent au-dessus du chemin d'accès au terminal, avec un compteur censé illustrer le nombre de tonnes de CO2 économisées par cette action de blocage, soit une tonne toutes les dix minutes.

"Le parquet continue de criminaliser les actions à visée écologique et les pouvoirs publics refusent manifestement d'aborder les vraies problématiques que constitue le réchauffement climatique", a déclaré Me Jouny.

"Ce n'est clairement pas une victoire pour l'écologie", a regretté Lou Chesné, porte-parole d'Attac. "Cette décision renforce notre détermination à poursuivre nos actions de désobéissance civile", a-t-elle ajouté.

"Le juge nous dit qu'il ne retient pas l'état de nécessité et estime qu'il y a d'autres moyens légaux pour alerter sur l'urgence climatique. Sauf qu'il ne nous dit pas lesquels", a poursuivi la porte-parole.

"Lors de l'audience (du 31 août, ndlr), on a quand même entendu une rapportrice du GIEC dire que sans changement de politique environnementale, l'humanité n'existera plus en 2100 dans un monde à + 4°C", a rappelé Lou Chesné. Le 31 août, le parquet avait requis 90 jours-amende à 15 euros, soit 1.350 euros, contre les douze prévenus, âgés de 20 à 35 ans.

Avant l'audience du 31 août, une centaine de personnes s'étaient rassemblées dans le jardin faisant face au tribunal en soutien aux prévenus. Jeudi, seuls six prévenus, leurs avocats et quelques soutiens étaient présents dans la salle d'audience.

Avec AFP