Attaque de Nice: l'auteur présumé est arrivé 48 heures avant en France

Son parcours meurtrier était-il prémédité? Les policiers cherchent toujours à savoir si le terroriste a agi seul où si on lui en a donné l’ordre. L'enquête continue après l'attentat de Nice: deux gardes à vue sont toujours en cours, ce lundi. Parmi eux, un Tunisien de 29 ans, qui est soupçonné d'avoir fait le trajet migratoire avec l'assaillant.
Ce ressortissant tunisien, interpellé samedi après-midi à Grasse (Alpes-Maritimes), "est suspecté d'avoir côtoyé l'auteur lors de son trajet migratoire", a indiqué une source proche du dossier. Il est "sûrement" arrivé en France depuis peu et serait "susceptible d'avoir voyagé avec" l'assaillant, Brahim I..
Dans le logement qu'il occupait, deux hommes de 25 et 63 ans avaient été arrêtés quelques heures plus tard. Le plus âgé des deux a été remis en liberté sans charge retenue contre lui à ce stade, l'autre reste en garde à vue, a indiqué lundi matin la source judiciaire.
Dimanche, trois gardes à vues ont été levées sans charge: les trois hommes avaient été interpellés en fin de semaine dernière. Les enquêteurs cherchaient à savoir pourquoi ils avaient été en contact avec l’auteur. Après vérification, les rencontres étaient seulement fortuite, aucun d’entre eux n’est radicalisé.
L'intriguant parcours de Brahim I.
Ce dernier, un Tunisien de 21 ans, est l'auteur présumé de l'attaque qui a fait trois morts dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption à Nice. Brahim I., grièvement blessé par balles jeudi alors qu'il menaçait les policiers dans l'église, était toujours hospitalisé lundi. "Son pronostic vital ne serait plus engagé", a précisé une source proche du dossier, les enquêteurs espérant pouvoir l'interroger dans la journée.
Connu pour des antécédents judiciaires de droit commun - violence et drogue -, il avait quitté mi-septembre la ville de Sfax, au centre de la Tunisie, où il vivait avec sa famille. Arrivé à Lampedusa, il aurait été placé en quarantaine avec près de 400 migrants sur le ferry "Rhapsody" selon la presse italienne, avant de débarquer sur le continent à Bari, dans le sud de l'Italie, le 9 octobre.
L'enquête a pu déterminer qu'il était arrivé à Nice mardi. Il a été repéré par des caméras de vidéosurveillance à proximité de la basilique la veille des faits. Il semble “qu’il est venu à Nice pour commettre cet attentat” analyse une source proche du dossier à RMC.
Les enquêteurs comptent notamment sur l'exploitation des deux téléphones portables retrouvés dans ses affaires et les investigations menées en Tunisie pour retracer son parcours, connaître la raison de son périple et déterminer s'il a bénéficié de complicités, voire d'un commanditaire.