Attentats: "Ca m'a vraiment affecté", confie un salarié du service funéraire de Paris

Les abords du Bataclan, à Paris, au soir du 13 novembre. - AFP
Agents d'entretien à Paris, salariés des pompes funèbres, personnel médical: ils sont les travailleurs post attentats. Sur RMC, ce matin, on leur donne la parole. Ce lundi soir, un grand concert est organisé à Bercy pour les quelques 12.000 personnes et bénévoles mobilisés pendant les attentats de Paris.
Ils sont invités par le ministère de l'Intérieur, la ville de Paris et l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Une façon de les remercier pour leur travail après les attentats de Paris.
Le concert se passe à l'AccorHotels Arena (Bercy). C'est un concert de "Stars 80" avec Lio, Début de Soirée, François Feldman, Julie Pietri, Emile et Images, Patrick Hernandez ou encore Phil Barney.
"Voir toutes ces personnes de mon âge"
Parmi les personnels mobilisés, des agents d'entretien de la ville de Paris ou des salariés du service funéraire de la capitale. L'attention ne s'est pas forcément focalisée sur eux après les terribles attaques du 13 novembre. Pourtant, ils ont assuré les obsèques de certaines victimes des attentats, pris en charge les familles ou encore nettoyé les scènes des fusillades. Ils ont tous été marqués psychologiquement par ces évènements.
RMC a rencontré Jérémy, salarié du service funéraire de la ville de Paris. Il était sur place après les attentats du vendredi 13 novembre. Il y travaille depuis deux ans, et il est confronté à la mort tous les jours. Mais ce vendredi 13 novembre, ça n'avait rien à voir.
"Il y avait beaucoup plus de défunts, beaucoup de douilles, beaucoup de restant de balles ou de chargeurs", se remémore-t-il au micro de RMC. "Ca m'a vraiment affecté de voir toutes ces personnes de mon âge aussi malmenées par des terroristes, si je puis dire".
"Chacun avait besoin d'exprimer ses émotions"
Jérémy a 24 ans. Sur les différents lieux des attentats, il devait faire son travail, transporter les corps des victimes déjà identifiées.
"Grâce à la cohésion avec notre équipe, à l'entraide que l'on a eue entre collègues, on a réussi à faire face, à faire le travail efficacement", poursuit Jérémy.
Le traumatisme est important pour le jeune homme et ses collègues. Alors ils parlent entre eux, s'appellent le soir quand ça va pas. François Michaud Nérard est le directeur général des services funéraires.
"On a une psychologue, qui suit nos personnels", indique-t-il. "Donc on a fait du travail de debriefing, parce que chacun avait besoin d'exprimer ses émotions, de partager, de verbaliser un certain nombre de choses".
Ce mardi soir, Jérémy et ses collègues sont invités au concert réservé à ceux qui ont aidé le soir des attentats. En remerciement.