Attentats du 13 novembre: Omar, vigile au Stade de France, toujours hospitalisé pour syndrome post-traumatique

Omar, vigile au Stade de France le 13 novembre 2015, est toujours hospitalisé pour syndrome post-traumatique un an après. - Céline Martelet - RMC
Ce week-end de commémorations des attentats du 13 novembre a débuté vendredi soir avec la minute de silence observée au Stade de France, à l'occasion du match France-Suède. Le Stade de France, c'est là, que les attentats ont débuté, des kamikazes tentant de pénétrer dans l'enceinte dionysienne avant de se faire exploser aux alentours, faute d'avoir pu atteindre leur morbide objectif. L'un d'entre eux s'est fait exploser juste devant Omar, vigile au Stade de France ce soir-là, qu'a rencontré RMC, un an après.
S'il n'a pas été blessé physiquement, il garde une blessure invisible, dévastatrice, qui l'empêche d'avancer: il est atteint de syndrome post-traumatique. Omar, 32 ans, revoit sans cesse le visage du jeune terroriste qu'il a refoulé du stade et qui actionne sa ceinture explosive devant lui. "J'ai du mal à dormir. Je suis stressé. Le soir quand je dors, je sers trop les dents, jusqu'à ce que du sang coule des gencives". Ce sont les médicaments - somnifères, antidépresseurs -, qui l'aident à tenir, lui qui a aussi perdu l'appétit. "Là, je suis un peu zen, c'est grâce au médicament", confie-t-il
"J'ai sauvé des vies"
Au début de sa rencontre avec notre journaliste Céline Martelet, Omar est calme. Mais très vite, s'il se montre souriant, son corps s'agite, sa jambe droite devient incontrôlable, traduisant son stress à l'évocation de ce soir maudit. C'est lorsqu'il parle des spectateurs qu'il a protégés le 13 novembre dernier qu'il se calme un peu. "J'ai sauvé des vies", dit-il avec fierté mais sans ostentation. Il évoque "les coups de fils de rescapés" qui ont pris contact avec lui, ou "ce jeune spectateur Corse d'Ajaccio qui est venu [le] voir" après les attentats pour le remercier "de lui avoir sauvé la vie". "C'est devenu un ami".
Aujourd'hui, Omar est toujours hospitalisé à Paris. Il lui est impossible de rentrer chez lui. Il le sait: "il faudra du temps. Je n'ai pas le choix". Une fois rétablit, il annonce qu'il va "quitter Paris". "Pour aller dans un endroit de Province, où il n'y a pas de foule". Après avoir reçu la médaille du mérite du ministre de l'intérieur, Omar devrait obtenir dans les prochains mois la nationalité française.