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Aux procès des époux Fillon, la timide défense de Pénélope

Pénélope Fillon a eu du mal à expliquer ce que contenaient les rapports demandés par son mari lorsqu'elle était son assistante parlementaire.

Le fond du dossier a enfin été abordé jeudi au procès des époux Fillon et de Marc Joulaud. Soupçonnés d'emplois fictifs, Pénélope Fillon, puis son mari, ont répondu aux questions du tribunal et du Parquet national financier, qui cherchent à savoir si l'épouse de l'ancien Premier ministre a réellement exercé le travail d'assistante parlementaire.

Pénélope Fillon a expliqué d’une voix faible et hésitante la nature de ses contrats, les premiers CDI dans les années 80, qui sont prescrits mais que le couple a oublié de mentionner aux enquêteurs en 2017. Difficile pour elle à la barre d’expliquer concrètement ce qu’il y avait dans les rapports demandés par son mari sur l’organisation du secrétariat ou le bocage de Sablé-sur-Sarthe: "J'ai oublié", dit-elle. Difficile aussi d’expliquer sa haute rémunération: "C’est mon mari qui a décidé".

"La justice ne peut s’immiscer dans le fonctionnement du parlementaire et dans les choix qu’il fait"

Une amnésie "difficilement crédible" pour le Parquet national financier: "Nous avons mal pour vous" lui lance un procureur. François Fillon est lui plus combatif, parfois tendu : "La force de Pénélope c’était de connaître remarquablement bien les habitants", rappelant qu'elle "était la plus diplômée" de ses collaborateurs. Enfin face à des magistrats incisifs, il assène: "La justice ne peut pas s’immiscer dans le fonctionnement du parlementaire et dans les choix qu’il fait".

L'emploi de Pénélope Fillon représente plus de 400.000 euros d'argent public de 1998 à 2013. À partir de la semaine prochaine le tribunal étudiera les pièces déposées par la défense pour démontrer le travail effectif de Pénélope.

Gwladys Laffitte (avec G.D.)