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Police-Justice

Bébé empoisonné au Destop: à son procès, l'ex-employée de crèche reconnaît les faits mais nie avoir voulu le tuer

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L'ex-employée de crèche, jugée depuis mardi à Lyon pour la mort d'un bébé empoisonné au Destop en 2022, a reconnu les faits à la barre lors de la première journée d'audience. Tout en niant avoir voulu tuer l'enfant.

Deuxième journée d'audience ce mercredi à la cour d'assises du Rhône, à Lyon, dans le cadre du procès pour meurtre d'une ancienne employée de la micro-crèche People&Baby. Celle-ci est accusée d'avoir fait ingérer, en juin 2022, un liquide ménager de type Destop à un bébé de 11 mois dont elle ne supportait plus les pleurs.

Les parents de la victime et l’accusée sont entendus ce mercredi. Mardi, lors de la première journée, la cour est revenue sur le déroulé des faits notamment grâce au témoignage de deux mamans qui sont arrivées quelques minutes après le drame.

Lorsque qu’elles arrivent pour déposer leur fils, elles sont accueillies par Myriam, l’accusée, paniquée. Elle leur explique qu’elle préparait un atelier peinture quand de la gouache a été projetée sur le visage du bébé.

Des faits reconnus mardi

L’une des mères appelle les secours, l'autre se précipite vers la jeune Lisa. "Plus le temps passe, plus j’ai le sentiment qu’elle s’affaiblit", explique-t-elle. Des taches brunâtres recouvrent les vêtements du bébé. Elle décide alors de la déshabiller pour la laver sous l’eau fraîche. Mais l’accident de peinture lui apparaît de moins en moins crédible.

L’employée maintient sa version, cependant, des détails diffèrent au cours de ses différentes explications. Des affabulations qui se poursuivent avec les enquêteurs. Jusqu’à ses aveux. Mardi, l’accusée a reconnu les faits. Mais elle assure qu’elle n’avait pas l'intention de donner la mort volontairement.

"J'ai toujours aimé les enfants", a assuré pourtant Myriam Jaouen, quand le président de la cour l'interroge sur son choix d'un CAP petite enfance. "J'aimais bien les voir évoluer.

Lors de l'enquête, des parents ont plutôt décrit une jeune femme ayant des difficultés à communiquer, "parfois dépassée" ou "un peu sèche", "peu à l'aise avec les enfants", relate l'un des enquêteurs. 

"Elle ne savait pas faire"

"Elle ne savait pas faire", estime une de ses anciennes collègues qui avait signalé une possible erreur de recrutement auprès de la directrice. Elle n'avait toutefois jamais constaté de maltraitance.

Appelé à témoigner, son père assure que Myriam Jaouen n'a "pas confiance en elle" et "tout le temps la peur d'être dénigrée". "Le moindre accroc à la routine, ça la panique", dit-il. Le 22 juin 2022, la jeune employée était seule à l'ouverture de la micro-crèche lyonnaise "Danton rêve" du groupe People & Baby, où elle travaille depuis trois mois. 

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours et AFP