Bébé empoisonné au Destop: "Nous sommes en face d’un monstre”, dit sa mère à l'encontre de l'accusée

"Je lui ai tenu la nuque et j'ai versé le produit dans sa bouche". Récit glaçant mercredi de cette employée de crèche, jugée depuis mardi aux Assises du Rhône pour le meurtre d'un bébé de 11 mois en 2022.
Cette employée d’une micro-crèche People&Baby est soupçonnée d’avoir fait ingérer un liquide ménager type Destop à la petite Lisa. Pour la première fois en trois ans, elle a reconnu une partie des faits mercredi. Elle s’est dite excédée par les pleurs de l'enfant et en proie à des problèmes personnels, a tenté d'expliquer l'accusée.
“Elle a pu livrer sa vérité avec les capacités qui sont les siennes et ses capacités cognitives. Les faits ne sont pas contestés, le geste n’est pas contesté. Ce sont des explications qui restent assez courtes, mais elle a pu donner plus de détails qui sont plus cohérents avec les pièces médicales du dossier et toutes les expertises qu’il y a pu avoir", a expliqué son avocate Maître Maïlys Leduc.
"Je pense que ce qui sera important aussi, c’est qu’elle soit condamnée pour les faits qu’elle a réellement commis et à une peine qui soit la plus juste possible", a-t-elle poursuivi.
La douleur des parents face au tribunal
Face à elle, les parents de la victime ont tout même réussi à témoigner. Quand il s’avance à la barre, le père de Lisa semble au bord de la rupture. Pendant plusieurs minutes, il décrit leur “petite princesse” dont il préparait la fête d’anniversaire huit jours plus tard. Lui n’attend ni regret ni excuse de l’accusée. “Ne cherchez pas de justification”, dit-il à la cour, “j’ai essayé, il n’y en a pas”.
Des photos et des vidéos sont alors projetées alors qu’un silence lourd enveloppe la salle. Seuls les rires de cette petite fille aux boucles châtains résonnent, accompagnés par des pleurs sur plusieurs bancs. Dans la foulée, la mère de Lisa s’approche pour témoigner. Après l’émotion, c’est la colère qui prédomine.
“Ma fille n’était pas un bébé Destop. C’était mon cœur, ma vie, mon tout”, appuie-t-elle.
Selon elle, ce n’est pas le procès des crèches, mais bien celui de la meurtrière présumée de sa fille. “Nous sommes en face d’un monstre”, a asséné la mère de Lisa.