Bygmalion - Les militants partagés sur Sarkozy: "Il doit convaincre son électorat qu'il est irréprochable"

Nicolas Sarkozy pourrait comparaître lors d'un procès sur le financement de sa campagne de 2012. - Jean-Sébastien Evrard - AFP
La course à la primaire démarre pour de bon le 9 septembre, date à laquelle tous les candidats devront avoir déposé leurs parrainages. Une formalité pour Nicolas Sarkozy qui se heurte toutefois à une autre difficulté.
Lundi, le parquet de Paris a demandé son renvoi en correctionnelle pour le délit de financement illégal de sa campagne de 2012, dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Des juges d'instruction doivent encore décider si l'ancien chef de l'Etat comparaîtra lors d'un procès mais pour Léon qui compte voter à la primaire de la droite, son choix est fait, il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy.
"L'affaire Bygmalion concernant Nicolas Sarkozy pourrait me désintéresser de sa campagne pour les primaires. Parce que mettre au pouvoir quelqu'un qui abuse de la confiance des électeurs, ce n'est pas digne d'être président. Ceux qui traînent dans des magouilles qui ne sont pas respectables ne doivent pas être président", tranche cet électeur sur RMC.
"Tout le monde a ses casseroles"
Mais pour d'autres comme Dominique, ce possible renvoi de Nicolas Sarkozy devant la justice ne change rien. Il a voté pour lui il y a 5 ans et affaire Bygmalion ou pas, ce sarkozyste est prêt à le refaire.
"Ca ne me choque pas plus que ça. Je pense que de toute façon, Nicolas Sarkozy n'est pas un cas isolé. Je pense que tout le monde a ses casseroles. Moi j'aime bien Nicolas Sarkozy", appuie-t-il.
Même son de cloche pour Thibault, un jeune militant sarkozyste. "Pour moi c'est un non-événement. Les Français attendent vraiment du concret, des propositions. Ils ne veulent pas savoir s'il est mis en examen pour telle ou telle raison", assure-t-il.
"Des doutes importants sur l'honnêteté" de Sarkozy
Si Thibault est persuadé que cette affaire n'aura pas de conséquence lors de la primaire, il s'agit toutefois d'un nouveau caillou dans la chaussure du candidat Sarkozy selon Yves-Marie Cann, directeur des études politiques de l'institut Elabe.
"Ce type d'information n'est pas de nature à améliorer son image. On sait notamment qu'auprès d'une majorité de Français il existe des doutes importants sur l'honnêteté de Nicolas Sarkozy. La vraie difficulté pour Nicolas Sarkozy, c'est de convaincre les Français et son électorat potentiel qu'il est irréprochable dans le cadre de l'affaire Bygmalion", explique-t-il.
Depuis des mois, les sondages donnent Alain Juppé en tête devant Nicolas Sarkozy. S'il veut remporter le ticket Les Républicains pour l'élection présidentielle, l'ancien chef de l'Etat devra rattraper son retard d'ici les 20 et 27 novembre prochain, jours de vote de la primaire.