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"C’est inacceptable": Gérald Darmanin s'attaque à l'utilisation du tutoiement par les policiers

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Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a reconnu devant le Sénat ce mercredi que certaines choses pouvaient être améliorées dans la police. Il dénonce certaines pratiques comme le tutoiement et a promis la généralisation des caméras-piétons, y compris pour les motards.

Gérald Darmanin a été longuement auditionné ce mercredi après-midi, par les sénateurs de la commission des lois. Il a notamment été question des émeutes de ces derniers jours, et de la stratégie du gouvernement pour rétablir l'ordre. Questionné sur les éventuelles failles de la police, il s'est aussi engagé à continuer de déployer les caméras-piétons, que les agents portent sur leur uniforme.

Et s’il a reconnu que les choses peuvent être améliorées au sein de la police, pas question de généraliser. "C'est un policier qui est mis en examen", insiste Gérald Darmanin, pas tous. Pour autant, il concède qu'il y a des choses à améliorer, sur la formation, sur la sélection des jeunes policiers et sur certaines pratiques des agents, comme le tutoiement.

“C’est inacceptable. On ne peut pas tutoyer les personnes. C’est l’honneur de la police nationale. Nous ne sommes pas une bande rivale contre une autre bande rivale. Ce n’est pas ça la République”, appuie-t-il.

"Pas le problème majeur de notre institution"

Invité d'"Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police, assure que ce n'est pas le sujet principal dans la police aujourd'hui.

"Je vouvoie les personnes lors des contrôles parce que ça permet d’imposer un respect et une distance. Maintenant, quand on connaît certains jeunes parce qu’ils font des conneries, ou parce qu’on patrouille dans des secteurs qu’on connaît bien, on peut arriver au tutoiement. On a la même question au sein de notre hiérarchie policière. Il y a des officiers qui tutoient leurs collaborateurs, des commissaires aussi. Moi, je tutoie les officiers avec qui je travaille, par exemple. Mais de toute façon, je ne pense pas que ce soit le problème majeur de notre institution", estime-t-il.

Les caméras-piétons bientôt obligatoires, même pour les motards?

Le ministre de l'Intérieur veut aussi généraliser les caméras-piétons, y compris pour les motards, qui n'en portent pas aujourd'hui. “Pourquoi ils n’en portent pas? Parce que l’équipement des motards est tel qu’il ne permet pas de mettre le harnais qui permet de mettre la caméra. C’est un problème technique donc bien évidemment qu’on peut le résoudre”, assure–t-il.

Quant au rapport entre la police et la population, interrogé sur la police de proximité, Gérald Darmanin répond que ce n'est pas aux policiers de jouer les médiateurs. Mais il avance surtout le manque d’effectif.

“C’est juste le manque d’effectif structurel qui ne permet pas de répondre à tous les appels d’interpellation. Il faut qu’il y ait des policiers de proximité qui puissent, eux, aller dire bonjour aux commerçants, être présents en bas des tours des quartiers, ou simplement discuter avec les élus”, détaille-t-il.

Le ministre pointe enfin le rôle des messageries en ligne, WhatsApp, Télégram, très utilisées pendant les émeutes, mais que la police ne peut pas surveiller, sauf pour terrorisme. “C'est une question à se poser”, soulève Gérald Darmanin.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours