"Ça fait peur": après de nouvelles menaces, la sécurité d'établissements scolaires renforcée

Des forces de l'ordre positionnées ce lundi matin devant plusieurs établissements scolaires des Hauts-de-France, après des menaces envoyées ces derniers jours. Un message partagé dans la nuit de vendredi à samedi via les espaces numériques de travail, promet que "lundi, 122 établissements vont exploser".
Des plaintes ont été déposées et une enquête est en cours pour retrouver le ou les auteurs de ces messages. La semaine dernière déjà, une cinquantaine d'établissements d'Île-de-France avait reçu des messages du même type sur leurs plateformes ENT.
Dans la Somme, le préfet et des membres du rectorat vont aller à la rencontre des personnels et élèves de plusieurs établissements menacés ce lundi matin, car la menace inquiète, comme à Amiens.
Les écouteurs dans les oreilles, Fidelio, 14 ans, marche devant le collège Rosa Parks. Il est en classe de 4e ici. Ce sont ses camarades qui l'ont averti des menaces d'attentat sur la messagerie interne. Alors Fidelio en a discuté tout le week-end avec ses amis, pour se rassurer. Mais il reste inquiet.
“Tout ça, ça fait peur quand même parce que ce sont des menaces sur mon collège. On ne sait pas ce qu’il va se passer. Je préfère avoir des nouvelles quand même pour être sûr de ce qu’il s’est passé comme ça, on peut aller au collège sans difficulté”, indique-t-il.
Des cellules d'écoutes ouvertes
De l'autre côté d'Amiens, le collège Sagebien lui aussi a reçu des menaces. Avec le plan Vigipirate, les sacs étaient déjà contrôlés à l'entrée. Mais pour Louis, collégien ici, ça ne suffit pas pour rassurer. “Avec les menaces qui ont été faites, on ne sait pas à quoi s’attendre. Je sais qu’ils ne fouillent pas les sacs, ils ne font que regarder à l’intérieur”, déplore-t-il.
Des inquiétudes et des menaces que prend au sérieux Rollon Mouchet-Blaisot, le préfet de la Somme.
“A la fois, il y a aura des forces de sécurité dans ces établissements et bien sûr des forces de police et de gendarmerie feront des patrouilles et seront à l’entrée des établissements”, assure-t-il.
Pour Laurent Zameczkowski, porte-parole de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public, il faut prendre un peu de recul sur ces menaces devenues récurentes ces derniers mois.
"C’est le choc, mais je pense qu’il faut aussi les choses de manière positive. Il faut essayer de se rassurer dans le sens où la police a pris les choses en main. Les établissements ont été vérifiés, ils vont être surveillés. On a bien vu qu’en Île-de-France, ces messages avaient juste pour vocation à créer la pagaille, à semer le chaos et à faire peur. Mais heureusement, les menaces n’ont pas été mises à exécution. Forcément, on est angoissé par le principe d’une menace même s’il n’y a qu’une infime chance qu’elle soit menée. Mais il faut arriver à prendre un peu de recul par rapport à tout ça", assure-t-il ce lundi matin sur RMC.
En plus de ce dispositif, la préfecture de la Somme annonce ouvrir des cellules d'écoutes pour ceux que les menaces ont choqué.