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Caroline de Haas dénonce sur RMC: "Quand on voit comme la Justice nous crache à la figure quand on est victime de viol..."

Caroline de Haas a rappelé quelques principes intangibles sur RMC ce lundi 8 mars à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes et dénoncé la surdité de la justice vis-à-vis des violences sexuelles.

Ce 8 mars est marqué par la journée internationale des droits des femmes. Dimanche, des milliers de personnes se sont mobilisées à travers le pays et de nouvelles manifestations sont prévues ce lundi. Les femmes, "premières de corvées" dans la crise sanitaire, sont appelées à faire "grève de tout".

Symboliquement, les militantes appellent les femmes à s'arrêter lundi à 15h40, heure théorique où elles cessent d'être rémunérées compte tenu de l'écart moyen de salaire avec les hommes, tous contrats confondus (environ 25%).

Caroline De Haas, militante féministe et créatrice de l'association "Nous Toutes" publie En finir avec les violences sexistes et sexuelles (éd. Robert Lafon) était l'invitée de RMC ce lundi.

"Encore d’énormes progrès à accomplir"

Elle estime qu'il y a "encore d’énormes progrès à accomplir" en vue de l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour aider à cela, la proposition d'augmenter le SMIC pourrait être n début de solution selon elle. "Ca améliorerait la situation des femmes" qui sont " majoritaires parmi les travailleurs du SMIC", rappelle-t-elle.

"Jamais un femme n'est responsable des violences qu'elle subit. La plupart des gens ignorent que 32% des femmes ont subi du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail"

"A un moment je me dis que je comprends que les femmes victimes aient envie de sortir les noms"

Concernant la dénonciation publique, Caroline De Haas est en revanche partagée, et en réagissant aux noms de professeurs diffusés et collés dans un tract de l'Unef et sur les réseaux sociaux concernant des professeurs de l'IEP de Grenoble et une supposée islamophobie, la militante féministe reste partagée sur la méthode.

"Je ne sais pas comment faire sur la question des noms. J'ai toujours tenu à ne pas mettre de noms sur les réseaux sociaux. Mais franchement, au bout d'un moment. Quand on voit comme la justice nous crache à la figure quand on est victime de viol... A un moment je me dis que je comprends que les femmes victimes aient envie de sortir les noms. On a tellement le sentiment qu'on ne nous entends pas... Dénoncer avec des noms je ne suis pas favorable à ça. Mais je sens en moi une tension de dire que la justice doit faire son travail."
J.A.