Champigny-sur-Marne: "Tout le monde a senti que les policiers étaient vulnérables", témoigne Ali
L'agression filmée de deux policiers durant la nuit du Nouvel An à Champigny-sur-Marne continue soulever l'indignation, notamment dans les rangs des forces de l'ordre, alors que l'enquête s'annonce longue.
Ali, lycéen de 17 ans et témoin de la scène est revenu sur les faits dans Bourdin Direct. La soirée de Nouvel An avait été organisée sans l'autorisation de la préfecture ou de la mairie. L'annonce avait toutefois circulé sur les réseaux sociaux. De nombreux jeunes étaient venus dans l'espoir de faire la fête:
"Il y avait une longue queue, c'était immense. Au fil du temps de plus en plus de gens arrivaient. La sécurité a été débordée parce qu'il y avait plus de gens que prévu. Ils faisaient rentrer les gens 5 par 5. On avait l'impression que la queue n'avançait pas. Nous sommes restés deux heures dans la file d'attente. Mais certains attendaient depuis 21h. Les gens qui étaient derrière ne comprenaient pas ce qu'il se passait et comme l'entrée devenait plus chère après minuit, les gens ont commencé à s'agiter", raconte Ali.
"Tout le monde tombait"
La foule se fait plus pressante, et le petit mur de briques devant le hangar s'écroule sous la poussée. Débordé, le propriétaire finit par appeler la police. "La police est arrivée avec des gaz lacrymogènes. Tout le monde tombait, les filles étaient en jupe, talons, ça criait partout. Les gens pleuraient. C'était la panique. Tout le monde a pris la fuite sur une grande rue. Deux policiers descendaient cette rue, à un croisement. Ils se sont retrouvés au milieu de deux foules de gens", se souvient-il.
"Ils étaient au milieu de la foule, tout le monde a senti que les policiers étaient vulnérables, quelqu'un a crié 'attaquez-le'. Une dizaine de personnes se sont jetés sur eux, mais personne ne comprenait ce qui se passait. Tout le monde courait, on avait les yeux qui piquaient à cause des gaz", raconte-t-il encore.
"Nous sommes intervenus, et nous avons réussi à relever la policière et à la ramener vers une voiture. La policière a ramassé toute la colère que la soirée a engendrée", a-t-il encore déclaré.