Chirurgien accusé de pédophilie: pourquoi le chiffre de 250 victimes potentielles risque encore de grossir

Chirurgien accusé de pédophilie: il y a désormais une "soixantaine de plaintes" de victimes potentielles - RMC
"250 victimes potentielles de faits non prescrits de pédophilie ont été identifiées au cours de l'enquête" qui vise le chirurgien à la retraite Joël Le Scouarnec, a annoncé lundi le procureur de La Rochelle, Laurent Zuchowicz, qui a indiqué se dessaisir du volet breton du dossier au profit du parquet de Lorient.
Cet ancien médecin, âgé de 68 ans, a exercé à Vannes, Lorient (Morbihan), Loches (Indre-et-Loire) et Jonzac (Charente-Maritime) de 1989 à 2017. Il est incarcéré depuis mai 2017.
Au total, parmi les 250 victimes identifiées, "209 ont pu être auditionnées, plusieurs d'entre elles faisant état de souvenirs précis", stipule le communiqué du procureur ajoutant que "184 ont souhaité déposer plainte". Parmi ces plaignants, 181 victimes "étaient mineures au moment des faits", selon le magistrat.
L''enquête se poursuit et elle promet d'être longue: les enquêteurs doivent d'abord entendre toutes les victimes potentielles. Car on sait que le chirurgien à exercé dans plusieurs endroits de France: en Bretagne, en Touraine et, bien sûr, à Jonzac en Charente-Maritime. Le chiffre de 250 victimes présumées risque donc de grossir au fil de leurs investigations. Les enquêteurs vont aussi devoir interroger l'entourage professionnel du chirurgien. Pour tenter de savoir comment le praticien a pu pendant si longtemps commettre ces viols et ces attouchements sans éveiller les soupçons.
Certains de ses collègues du corps médical étaient-ils au courant? Se sont-ils tus? Des questions qui hantent désormais certaines victimes déjà prêtes à s'armer de patience fasse à un dossier qui ne cesse de s'épaissir.
Les noms figuraient dans des carnets intimes
Les noms de ces jeunes garçons et filles figuraient dans des carnets intimes tenus par l'ex-chirurgien dans lesquels il décrivait des scènes sexuelles, des "fantasmes" selon sa défense.
Ils ont été découverts lors d'une perquisition à son domicile suite à sa mise en examen et son incarcération pour le viol de la fille de ses voisins à Jonzac, où il a travaillé de 2014 à 2017, et d'une membre de sa famille ainsi que des agressions sexuelles sur de jeunes patients. Il s'agit des faits pour lesquels il est renvoyé devant les assises de la Charente-Maritime à Saintes.
Des images pédopornographiques, des poupées cachées dans le plancher et des perruques avaient également été retrouvées.