Chirurgien pédophile de Jonzac: "Des affaires comme celles-là, il y en a beaucoup"

Invitée ce mardi chez les GG, Me Marie Grimaud, avocate de l'association Innocence en danger, est revenu sur l'incarcération de Joël Le Scouarnec, suspecté de viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs durant près de 30 ans de carrière dans le Centre et l'Ouest.

Comment Joël Le Scouernec, le chirurgien déjà condamné pour détention d'images pédopornographiques, a-t-il pu être en contact avec des patients mineurs? "Au moment où il a été condamné, le Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes) n'existait pas encore. Donc il n'a pas pu être tracé et fiché pour qu'on lui interdise d'être en présence de mineurs", a expliqué ce mardi Me Marie Grimaud, avocate de l'association Innocence en danger.

"Peu de relais entre l'Ordre des médecins et la justice"

"Les médecins dépendent de l'Ordre des médecins et sont assez peu impliqués dans le processus judiciaire. C'est un ordre complaisant avec les médecins et il y a peu de relais entre l'Ordre et la justice. Je ne suis pas certaine que si ce chirurgien avait eu une inscription au Fijais, que l'Ordre des médecins en aurait été destinataire puisque ce créneau-là n'existe pas. Il faut savoir que ce chirurgien n'avait pas pour spécialité le domaine de la pédiatrie, donc il avait des petits patients mais aussi des adultes. Donc c'est un processus qui n'existait pas à l'époque et qui, aujourd'hui, aurait encore du mal à fonctionner", a-t-elle aussi avancé.

Si l'affaire paraît d'une ampleur inédite pour le grand public, l'avocate affirme que ce genre d'affaire n'est pas si rare: "Pour le grand public, cette affaire paraît hors normes mais ce genre d'affaire existe depuis tout temps, ce sont des affaires compliquées à mettre en lumière et à amener au bout du processus judiciaire. Des affaires comme cela, quand on a un peu de pratique on sait qu'il y en a beaucoup".

P.B.