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Concerts, matchs... Les policiers veulent pouvoir porter leur arme dans les lieux recevant du public

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S'ils sont autorisés à porter leur arme hors-service, les policiers n'ont pas le droit de pénétrer armés dans des lieux recevant du public. Une anomalie pour les fonctionnaires qui estiment que cela leur permettrait d'agir en cas d'attaque terroriste. David Le Bars du syndicat des commissaires, plaide en ce sens sur RMC ce mercredi 18 octobre, alors que le climat national et international se tend.

Les policiers hors-service privés de leur arme dans les lieux recevant du public. Si une loi de 2017 autorise pourtant les fonctionnaires à le faire, le décret n'a jamais été publié et la loi n'est donc pas appliquée. La réglementation précédente prime toujours: "Le policier qui se verrait refuser l'accès à des lieux ouverts au public (cinéma, musée, enceintes aéroportuaires, etc) au motif qu'il est armé, doit se conformer à cette décision", selon les instructions de 2017.

Au grand dam des premiers intéressés, alors qu'Emmanuel Macron appelle à une "société de vigilance": "Cela aurait dû être fait en 2015 après les attentats qui ont notamment touché le Stade de France", plaide ce mercredi sur RMC et RMC Story David Le Bars, le secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale. Car aujourd'hui, si les fonctionnaires peuvent porter leur arme lorsqu'ils sont hors-service, ils ne peuvent la porter dans des lieux qui reçoivent du public.

"Concerts, spectacles, matchs de foot ou de rugby, il faudrait que les policiers puissent rentrer avec leur arme. Quand il y a un attentat, ce que l'on souhaite c'est avoir des policiers armés autour de soi et pouvoir être défendu", estime David Le Bars.
Le parti-pris : Des policiers armés partout, tout le temps, la solution ? - 18/10
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"J'aurai aimé pouvoir porter mon arme pour servir à quelque chose en cas d'incident"

"Je suis allé voir l'équipe de France de rugby dimanche soir au Stade de France et j'aurais aimé pouvoir porter mon arme pour pouvoir servir à quelque chose en cas d'incident", ajoute le policier.

Mais comment distinguer le policier hors-service avec son arme d'une personne peut-être tentée d'un passage à l'acte violent dans un lieu public? "Il ne faut pas avoir cette inquiétude", prévient David Le Bars qui assure que les policiers savent porter leur arme discrètement. "On est formés pour ça, pour savoir s'il faut prévenir, alerter ou agir".

Des risques pour la sécurité?

Quid des contrôles de sécurité privés et des portiques qui risquent de sonner à chaque passage de policier avant un stade? "C'est pour ça qu'il faut conclure avec l'Etat", appelle David Le Bars. "L'Etat doit s'arranger avec les organisateurs pour que les policiers puissent rentrer avec leur carte de policier". Et il l'assure, aucune affaire n'implique un policier qui aurait tiré sur la mauvaise personne lors d'un attentat terroriste.

En France peut-être. Mais quelques semaines après les attentats de Londres de juillet 2005 revendiqués par Al-Qaïda, un électricien Brésilien de 27 ans avait été abattu par la police britannique qui l'avait pris pour un kamikaze dans le métro de la capitale britannique.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC