"Contrôler s'ils sont bien là où ils devraient être": ces parents qui géolocalisent leurs enfants

Selon un sondage Ipsos réalisé en 2022, 41 % des parents géolocalisent leurs enfants. Une pratique dont l'utilisation est revenue au centre des débats après le meurtre de Louise, 11 ans, tuée un vendredi après avoir quitté son collège alors qu'elle rentrait chez elle.
"Je ne suis pas derrière à fliquer mais ça me permet, juste quand je suis un peu inquiet, de pouvoir contrôler s'ils sont bien là où ils devraient être", explique Romain, père de famille, qui utilise depuis 1 an et demi une application de géolocalisation pour ses deux fils. "Je ne crains pas forcément le kidnapping, j'ai plus peur de l'accident bête qui peut arriver et je veux pouvoir réagir au plus tôt."
"Je suis mort de trouille pour mes enfants", confiait il y a quelques jours auprès de RMC Christophe, qui vit en Seine-et-Marne: "Cela fait des années que l'insécurité est un problème pour nos enfants", poursuit-il. Résultat, il tente de les protéger comme il peut: "Je géolocalise un de mes fils avec son téléphone. J'ai fait commencer un art martial dès 7-8 ans à tous mes enfants. Ce n'est pas ce qui les sauvera", concède-t-il.
Des parents toutefois pas convaincus
François lui n'est pas du même avis et refuse d'avoir recours à ce genre de méthode: "Je pense pas que cela empêche un drame comme celui de Louise. Ca ne donne pas le temps venir", selon lui. Pour rappel, c'est la mère de l'enfant de 11 ans qui avait constaté que son téléphone état éteint via une application de géolocalisation dès 14h10 et avait donc décidé de passer un appel aux forces de l'ordre.
Les enfants ont-ils leur mot à dire?
D'autant que la géolocalisation peut être un vecteur d'anxiété pour les adolescents, selon Béatrice Copper Royer, psychologue clinicienne: "Ceux qui s'en plaignent me disent qu'ils ont l'impression d'avoir un espèce d'oeil de Moscou au dessus-d'eux qui les surveille en permanence. Il y a un manque de confiance et les adolecents en ont besoin", explique-t-elle. La professionnnelle alerte par ailleurs que ce genre d'application de géolocalisationne ne doit pas être un substitut à l'éducation ni à l'autonomie