Côtes d’Armor: un kiné déclarait plus qu'il ne pratiquait, un an de prison avec sursis requis

C'est un kinésithérapeute dévoué entièrement à ses patients, ou tout du moins, c'est ce qu'il faisait croire. Il a été trahi par le volume de travail qu'il déclarait à l'Assurance maladie des Côtes d’Armor.
Entre son activité dans une clinique de Saint-Brieuc, son cabinet et ses soins prodigués dans un Ehpad, il déclarait en moyenne 280 jours de travail par an, dont une trentaine de jours à plus de 24 heures d’activité. Cela représente jusqu’à 70 patients par jour contre 45 en moyenne pour ses collègues.
Le professionnel de santé n’hésitait pas à facturer des soins quand il était en vacances, ou bien sur des patients partis à l’étranger. Il lui est aussi arrivé de déclarer des soins sur la même personne deux fois dans la journée.
Un an de prison avec sursis requis
Après de longues vérifications, la Caisse primaire d'assurance maladie a fini par saisir la justice. D’après l’enquête, les sommes indûment remboursées dépasseraient les 450.000 euros.
Renvoyé devant le tribunal correctionnel, le kinésithérapeute de 56 ans ne s’est pas démonté face à la présidente. Quand elle lui demande "vous n’avez plus de vie, vous ne dormez plus ?", il répond "je me suis habitué à dormir peu".
Cette réponse n’a pas convaincu le procureur de la République. Il a requis un an de prison avec sursis pour escroquerie, faux et usage de faux. Le soignant sera fixé sur son sort dans quelques semaines, le 25 mai.