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Cyberattaque à l'hôpital d'Armentières: les fichiers dérobés concernent environ 300.000 patients

Une soignante dans un couloir d'hôpital. (Photo d'illustration)

Une soignante dans un couloir d'hôpital. (Photo d'illustration) - JULIEN DE ROSA / AFP

Le centre hospitalier d'Armentières a annoncé, ce mercredi, que les fichiers dérobés lors de la cyberattaque dont il a été victime, dimanche, concernent 300.000 patients. Toutefois, aucun "dossier patient informatisé ne figure dans les éléments divulgés, précise-t-il.

Le centre hospitalier d'Armentières a annoncé ce mercredi que les fichiers dérobés lors de la cyberattaque dont il a été victime le 11 février concernent 300.000 patients.

Ces données, "rendues accessibles" depuis dimanche par les pirates informatiques, sont "essentiellement des listes, contenant les coordonnées, la date de venue et le secteur de prise en charge des patients concernés", a indiqué l'établissement dans un communiqué.

"A ce jour, aucun dossier patient informatisé ne figure dans les éléments divulgués", a-t-il ajouté. "Un nombre résiduel de dossiers doit encore faire l'objet d'un téléchargement afin d'être analysé", précise le centre hospitalier.

Des menaces distribuées via les imprimantes

L'établissement avait dû fermer temporairement ses urgences à la suite de cette cyberattaque. Celle-ci avait été confirmée "par l'impression de plusieurs messages de ransomware sur les imprimantes de l'établissement", avait indiqué le centre hospitalier le jour de l'attaque.

Les premiers éléments ont dirigé l'enquête vers LockBit, groupe de hackers présenté comme "le plus nuisible" au monde et dont le démantèlement a été annoncé la semaine dernière par les autorités de plusieurs pays.

Le groupe "Blackout" serait à l'origine de la cyberattaque

Le parquet de Lille s'est dessaisi de l'affaire au profit du parquet de Paris, qui l'a intégré au dossier "LockBit" de la section spécialisée dans la lutte contre la cybercriminalité. Les liens entre cette fuite et Lockbit restent "encore à démontrer", dit cependant une source proche du dossier.

Selon deux experts en cybersécurité joints par l'AFP, Damien Bancal et Clément Domingo, c'est en réalité un nouveau groupe, dénommé Blackout, qui est à l'origine de l'attaque, revendiquée sur son blog apparu il y a quelques jours sur le dark web. Blackout a pour cette attaque "utilisé les mêmes outils que Lockbit", qui ont fuité il y a quelques mois, selon Clément Domingo.

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La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a indiqué à l'AFP avoir ouvert une instruction après "une notification de violation de données".

Plusieurs hôpitaux français ont été la cible de cyberattaques au cours des dernières années, comme l’hôpital de Brest en mars 2023, l'hôpital de Versailles en décembre 2022 ou le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes fin août 2022. En France, les établissements publics ne paient jamais de rançons car la loi le leur interdit.

LM avec AFP