Cyberharcèlement: Magali Berdah veut que "les politiques arrêtent de dire que Booba a raison"

Une plainte contre Twitter pour "complicité de harcèlement moral aggravé". Magali Berdah a décidé d’attaquer le réseau social face aux messages de Booba qu’elle dénonce "depuis près d’un an". Déjà visé par plusieurs plaintes de la "papesse des influenceurs", le rappeur en a lui-même déposé une contre X pour dénoncer des pratiques commerciales trompeuses attribuées à Shauna Events, la société de Magali Berdah, et une escroquerie en bande organisée. Une enquête est en cours à ce sujet.
"Booba tweete depuis l’année dernière, pour des choses qui n’avaient rien à voir avec le placement de produits, explique Magali Berdah dans ‘Apolline Matin’ ce vendredi sur RMC et RMC Story. Les placements de produits, il s’est mis dessus bien après. J’ai déposé une plainte fin mai, une enquête a été ouverte début juin. Il y a eu 23 personnes interpellées, en tout. Et Booba tweete tous les jours. Hier matin, je suis passée en radio. J’ai eu le droit à plein de tweets, ‘elle a porté plainte la morue’, il a remis la lettre de l’école de mes enfants, encore une fois… L’école a reçu des appels, les parents étaient en panique. Il l’a repostée alors que j’ai en parlé à la radio. Je ne comprends pas."
"Je pars du principe qu’il y a une complicité de Twitter, ajoute Magali Berdah. Ils ne sont pas censés être responsables des tweets des gens, sauf à partir du moment où ils sont mis au courant, où il y a un signalement. Tous les gens qui se font harceler sur Twitter, il faut absolument qu’ils signalent les tweets. Quand ils sont signalés, Twitter doit agir. Et ils n’agissent pas. Pour l’école de mes enfants, on a signalé le tweet, ils n’ont pas agi. Cela a engendré 4 millions de vues sur la lettre. Hier, il en a remis une couche, donc il y a eu encore 1 million et quelque de vues. Twitter ne fait rien. Ils ont répondu en janvier, ils ont supprimé des dates qui dataient de l’année dernière. Mais comme Booba tweete tous les jours…"
"Il y a eu des erreurs de partout, je n’ai jamais dit le contraire"
Magali Berdah reconnait que des "erreurs" ont été commises dans le domaine des influenceurs, et qu’elle a déjà été condamnée par le passé dans d’autres affaires, notamment pour abus de faiblesse, mais ne comprend pas l’acharnement de Booba à son encontre. "Le problème n’est pas que sur Twitter, souligne-t-elle. Il faut régler le problème dans le fond, à la source. Ce n’est pas à la victime de fuir. La victime doit rester debout et se battre. C’est difficile, car les harceleurs cherchent à étouffer leur victime. Dans mon cas, ça va bien au-delà de Twitter. Quand Booba diffuse mon adresse personnelle, quand Booba fait en sorte de diffuser une fausse sextape de moi… Pourquoi on ne s’en prend pas à mes concurrents ? Il y a eu les mêmes problèmes. Ce n’est que moi. Il y a eu des erreurs de partout, je n’ai jamais dit le contraire. J’ai une vie, comme tout le monde. J’ai un passé, aussi. Je ne me suis jamais cachée d’avoir un passé. Mais ce n’est pas pour ça que je suis quelqu’un de mauvaise. Ça date d’il y a dix ans."
Le mois dernier, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a estimé que Booba avait "raison" de s’attaquer aux dérives des influences. "Il a raison Booba, il a raison de rappeler qu'il y a des dérives, qu'elles sont inacceptables, et nous y mettrons fin", a assuré le membre du gouvernement. Une position que Magali Berdah n’accepte pas. "J’ai été une des premières à écrire à Bruno Le Maire. Je l’ai alerté, il m’avait répondu sur Instagram. (…) Il faut arrêter ce massacre. Moi, j’ai une famille. A un moment donné, il faut arrêter. Je veux juste qu’on me laisse tranquille. J’ai le droit de vivre comme tout le monde. On est dans un Etat de droit. Les politiques, il faut qu’ils s’en mêlent, qu’ils arrêtent de dire que Booba a raison. Quand Booba dit que je suis le Mossad, les services secrets israéliens, à part m’attirer des tweets antisémites, je ne vois pas à quoi ça sert. Quand Booba me met en photo en couche-culotte, je ne vois pas à quoi ça sert. Quand Booba parle de ma fille, je ne vois pas à quoi ça sert. Je ne vois pas le lien avec les placements de produits. Je ne peux pas cautionner qu’un ministre dise que Booba a raison."