Des policiers municipaux non armés dans les écoles de Nice dès la rentrée prochaine

Au mois de septembre prochain, une expérimentation sera menée, durant un trimestre, sur la présence de policiers à l'intérieur et à l'extérieur des établissements scolaires. Une initiative qui provoque de nombreuses réactions.

Après l'attentat sur la Promenade des Anglais qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016, Nice a mis en place des vigiles devant les écoles, remplacé depuis par des policiers. Dès la rentrée prochaine, Christian Estrosi souhaite lancer une expérimentation qui fait déjà beaucoup réagir: des policiers municipaux non armés dans les écoles de Nice.

Il s'agit d'"une première en France" selon le maire LR. "Le ministre nous a donné son feu vert pour une expérimentation qui permette dans les prochaines semaines de mettre en place ce dispositif", a indiqué M. Estrosi, qui accompagnait Jean-Michel Blanquer durant une visite à Nice. Ce dernier a toutefois précisé qu'il avait "pris acte de l'expérimentation" - et non d'un "feu vert" - qui relève d'une compétence municipale.

Selon le maire LR de la ville, l'expérimentation durerait un trimestre. Si elle s'avère concluante (et que le ministère de l'Education donne son feu vert), une mise en place définitive pourrait intervenir dès le 2e trimestre.

"Surenchère sécuritaire"

Mais l'idée ne séduit pas vraiment les syndicats d'enseignants et de policiers municipaux. Ces derniers craignent que le policier non armé devienne une cible privilégiée en cas d'attaque terroriste. Ainsi, Céline Vaillant, la secrétaire générale de l'association de parents d'élèves FCPE dans les Alpes-Maritimes, dénonce une "surenchère sécuritaire". 

"Ca pose des questions légales car dans les textes, le rôle de la police municipale n'est pas d'être dans les écoles, c'est de sécuriser la voie publique, les marchés, etc. On sort du cadre normal d'un policier municipal. Et on se pose la question: mais à quoi peut-il servir à l'intérieur d'une école?"

"Dissuasif et beaucoup plus efficace"

Christian Estrosi, au micro RMC, explique une telle décision: 

"C'est toujours mieux d'avoir un policier sans arme que pas de policier du tout. Ca a un effet avant tout dissuasif et c'est beaucoup plus efficace, car lorsqu'on est à l'intérieur, les policiers ont un bureau, avec un écran. S'il y a un signalement adressé à l'extérieur, nous estimons que nous sommes dans une organisation extrêmement équilibrée et raisonnable".

Parmi les villes les plus vidéosurveillées de France, Nice s'est aussi dotée d'une salle de vidéoprotection 100% dédiée à la surveillance des écoles, en plus d'alarmes anti-intrusion, de boutons d'alertes et badges d'accès. Certaines écoles sont aussi dotées d'un dispositif de caméras capables de visionner l'intérieur des écoles en cas d'alerte. La mairie a déjà massivement recruté pour avoir 110 policiers municipaux supplémentaires.

Benjamin Smadja avec X.A