Deux frères face à la justice à Perpignan après l'incendie du village de Noël du Barcarès, l'audience reportée

Deux hommes, également frères, soupçonnés d’avoir provoqué l’incendie du village de Noël du Barcarès (Pyrénées-Orientales) quelques jours avant son ouverture l’hiver dernier, devaient être jugés ce jeudi 31 juillet au tribunal de Perpignan. Leurs avocats ont obtenu un nouveau délai. L'audience est reportée au 19 août. Leur mobile : ils ont un restaurant avec le même nom que le chalet initialement visé par les flammes.
Cet incendie s'était propagé à 7 chalets en bois au total, et avait détruit 4 camions frigorifiques, 3 containers et une vingtaine de bouteilles de gaz sur une surface totale de 3.000m2. 60 pompiers avaient alors été mobilisés. Aucune victime n’était à déplorer.
Préjudice estimé à 300.000 euros
Après plusieurs mois d'enquête, alors que la piste accidentelle avait été privilégiée dans un premier temps, deux hommes ont finalement été interpellés le 2 juin dernier. Après leur défèrement, l'un d'eux a été placé en détention provisoire, l'autre sous contrôle judiciaire.
Les victimes, elles, attendent vivement ce procès pour obtenir réparation. Car le restaurant de Mickael Casas, initialement visé, n’a toujours pas rouvert depuis l’incendie. Il patiente en espérant avoir une réparation de son préjudice qu’il estime à 300.000 euros.
"On a perdu du matériel, du stock, bien entendu du chiffre d'affaires. À partir du moment où l'incendie sera reconnu criminel, tout ça va se mettre en place au niveau des assurances", explique-t-il à RMC.
À l’origine du départ de feu selon les enquêteurs, un homme et son frère, nés en 1978 et 1973. Le premier est concurrent du gérant du principal chalet visé. Et s'il confirme bien cette rivalité entre les deux établissements, il nie toute implication. Maître Bissière et Maître Vachet sont ses avocats: "Il a pu avoir l'occasion de se rendre sur place mais il n'empêche, présence ou non, il y a une contestation sur la volonté de commettre l'infraction".
"La commune a souffert de cette image"
Du côté de la ville du Barcarès, on attend que les deux prévenus soient reconnus coupables. Car longtemps, un doute s’était installé quant à la fiabilité des installations électriques du marché de Noël. Ce qui a causé un lourd préjudice à la commune, selon Florian Rodriguez, son avocat: "la commune a souffert de cette image et de cette mauvaise publicité".
"La commune a été rassurée quand elle a su que ce n'était pas de son fait, ni du fait de l'installation", détaille l'avocat.
Les deux prévenus sont poursuivis pour destruction volontaire par incendie ou moyen dangereux et encourent jusqu’à 10 ans de prison. L'un des deux frères mis en cause est incarcéré depuis le 19 mars 2025. Il purge une peine de trois ans d'emprisonnement dont 18 mois de sursis probatoire pour des faits similaires, l’incendie volontaire d’un institut de beauté à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales).