Edgardo Greco, le pizzaïolo mafieux de Saint-Etienne en cavale, fixé sur son sort ce jeudi

La justice examine ce jeudi la demande d’extradition des autorités italiennes concernant Edgardo Greco. La cour d’appel de Lyon doit décider si oui ou non cet homme de 63 ans doit retourner en Italie après 16 ans de cavale passés en France. Il a été arrêté en février dernier à Saint Etienne où il travaillait dans une pizzeria.
Sa faute a été de se faire photographier par le quotidien local, Le Progrès, dans son restaurant. Il y était présenté comme un homme qui n’avait qu’un objectif, mettre en lumière la cuisine italienne. En fait, c'est lui qui s’est mis en lumière pour faire la pub de son resto qui ne marchait pas très bien. Mais la photo a fini par parvenir à la brigade italienne des fugitifs qui, un an après, est venue le cueillir à Saint-Etienne.
Condamné à perpétuité en Italie
En Italie, il a été condamné à perpétuité pour meurtre. Il est accusé de faire partie de la Ndrangheta, la mafia calabraise. Il a été recruté, à 21 ans, en prison, avec comme mission de tuer un détenu membre d’un gang concurrent. Ce qui lui a valu de rester dix ans derrière les barreaux.
Une fois dehors, il gravit les échelons dans l’organisation criminelle. En 1991, il fait partie d’un commando chargé de tuer deux frères qui voulaient quitter la Ndrangheta. Les deux hommes, sont tabassés, aspergés avec de l’acide puis abattus d’une balle dans la tête. Et c’est lui qui a fait disparaître les corps.
Il est ensuite arrété trois ans plus tard, mais il accepte de collaborer avec la justice et n’écope que d’une peine légère. Mais la justice italienne, au début des années 2000, organise le grand procès de la mafia calabraise. Avec une trentaine de mafieux dans le box. Edgardo Greco, lui, a préféré disparaître juste avant. C’est à ce moment qu’il part en France et qu’il est condamné à perpétuité en son absence.
En France, les condamnés par contumace, lorsqu’ils sont arrêtés, ont droit à un second procès. Pas en Italie. Si la France l’extrade, Edgardo Greco devra donc purger sa peine de prison à vie. Sans recours possible.