Enregistrements de Benalla: Matignon à l'origine de l'ouverture d'une enquête?
Le feuilleton Benalla n'en finit pas de rebondir. Voilà désormais Matignon pris dans la tourmente des enregistrements. Le 31 janvier, Mediapart avait publié des extraits sonores d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase en date du 26 juillet, soit quatre jours après leur mise en examen dans l'affaire des violences du 1er-Mai et en violation de leur contrôle judiciaire.
L'ex-chargé de mission à l'Elysée se targuait devant son ami, ancien employé de La République en marche, du soutien d'Emmanuel Macron dans cette affaire qui n'en finit pas d'empoisonner sa présidence.
Après la publication de l'article de Mediapart, des journalistes ont tenté de vérifier auprès de Matignon l'hypothèse selon laquelle cette conversation a été enregistrée au domicile de Marie-Elodie Poitout, cheffe du Groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM), un service sensible notamment en charge de la protection du Premier ministre.
Enquête préliminaire pour atteinte à la vie privée
Le 1er février, dans une lettre au parquet de Paris, le directeur de cabinet reconnaît qu'Alexandre Benalla a bien été reçu dans l'appartement de la cheffe de sécurité, fin juillet.
Lorsqu'il reçoit cette lettre, sans plainte ni de Vincent Crase, ni d'Alexandre Benalla, le procureur de la République ouvre une enquête préliminaire pour atteinte à la vie privée. Dans ce cadre, trois policiers ont tenté de perquisitionner Mediapart lundi. Entendue mercredi, la cheffe de sécurité du Premier ministre nie avoir enregistré les deux hommes, mais avoue son soutien à l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron.