"Le PNF, je m'en fous": Eric Dupond-Moretti s'énerve devant la CJR, et se défausse sur son administration

Deuxième jour du procès d'Eric Dupond-Moretti ce mardi 7 novembre devant la Cour de justice de la République. Après dénoncé une "infamie" lundi à l'ouverture de la procédure pour "prise illégale d'intérêts", le Garde des Sceaux avait assuré qu'il était ouvert à répondre aux questions des juges.
Interrogé par les magistrats de la Cour de justice de la République ce mardi, Éric Dupond-Moretti s'est défaussé sur son administration et sa découverte des rouages de la Chancellerie pour expliquer les deux enquêtes administratives qu’il a ordonnées sur 4 magistrats en tant que Garde des Sceaux.
Dès le départ, ce mardi, le ministre de la Justice a évoqué le bouleversement de son entrée au gouvernement:
"Je ne sais pas alors la différence entre un chef de cabinet et un directeur de cabinet", justifie-t-il.
Quant à la justice, l‘ex-avocat dit en avoir "une connaissance charnelle, certainement, pas technocratique". Il cite alors pêle-mèle les acronymes "QAG" pour "questions au gouvernement", et les dossiers à apprendre comme la déontologie des notaires.
Et puis, il désigne une pile de dossiers sur sa table: "Un peu plus haute que celle que vous avez sous les yeux M. le président", dit-il. C’est ce dont il a dû prendre connaissance à sa prise de fonctions.
Eric Dupond-Moretti poursuit: "J’ai dit à tous mes conseillers, tous : 'Si vous avez le sentiment que je m’égare, je vous demande de me le dire'. J’ai toujours travaillé avec mon administration de façon très serrée. Mais personne, à l’époque, ne m’a parlé conflit d’intérêts", assène Éric Dupond-Moretti. "Ni le conseiller justice de Matignon, ni celui de l’Elysée. Ni mon administration."
"Le parquet national financier, le juge Levrault, pardonnez-moi l’expression, je m’en fous"
Des sa nomination, il l’assure, la césure est claire et nette : "Je ne suis plus avocat".
"Alors cette histoire de règlements de comptes avec des magistrats ça commence vraiment à bien faire", s’agace t-il.
L’accusation lui reproche d’avoir ordonné deux enquêtes administratives sur 4 magistrats pour se venger. Lui assure n’avoir fait que reprendre les dossiers de sa prédécesseure et suivre les recommandations de son administration. "Je n’ai qu’un but: réussir mon ministère", assure le ministre. "Le reste, le parquet national financier, le juge Levrault, pardonnez-moi l’expression, je m’en fous".