RMC

Expéditions punitives à Dijon: quelle est l'origine des violences?

RMC
Des renfort de police ont été dépêchés à Dijon après des violences ce week-end, quand des dizaines de Tchétchènes, selon la police, se sont lancés dans une expédition punitive en plein centre-ville.

Dijon a été de nouveau la proie de tensions lundi soir, les forces de l'ordre ayant dû disperser un attroupement d'hommes cagoulés et armés voulant défendre leur quartier après trois expéditions punitives menées par des membres de la communauté tchétchène au cours du week-end.

Selon des sources policières, l'expédition aurait été lancée à la suite de l'agression, le 10 juin, d'un jeune homme de 16 ans issu de la communauté tchétchène. "C’est un peu la communauté tchétchène contre la communauté maghrébine, c’est dommage. Ce qui crée les conflits c’est surtout l’argent, tous les quartiers pourront dire pareil”, assure un habitant du quartier sensible des Grésilles sur RMC. "Un terreau communautaire des trafics et notamment du trafic de drogue, qui a pu se développer avec trop de facilité, trop de complaisance jusqu'ici. Et on en arrive à des guerres de territoire”, dénoncait pour sa part, François Rebsamen, maire de la ville. 

Une cinquantaine de Tchétchènes, selon la police, sont revenus dans la nuit de samedi à dimanche à Dijon, dans le quartier sensible des Grésilles cette fois. Un homme, gérant d'une pizzeria, a été grièvement blessé par balles, selon la même source. 

Une troisième expédition a encore mobilisé, dans la nuit de dimanche à lundi, 200 tchétchènes, également aux Grésilles, selon une source policière qui précise que les incidents de Dijon n'ont rien à voir avec des violences survenues dans la nuit de dimanche à lundi à Nice. Ces derniers sont intracommunautaires, fait-on savoir de même source. Selon le procureur de Dijon, Eric Mathais, aucune interpellation n'avait été effectuée lundi en milieu de journée et "six blessés" ont été enregistrés "au total dans trois épisodes successifs (vendredi, samedi et dimanche soir)".

Lundi soir, pour la quatrième soirée consécutive, dans une ville peu habituée à ce genre de trouble, des dizaines de personnes armées de barres de fer et d'armes de poing, dont on ne sait si elles sont factices ou non, se sont rassemblées lundi dans le quartier sensible des Grésilles. Ces hommes cagoulés pour la plupart ont tiré en l'air, détruit des caméras de vidéo-protection et incendié poubelles et véhicules.

Vers 20h30, 60 gendarmes mobiles, une quarantaine de CRS et des renforts de la brigade anticriminalité (BAC), ainsi que du RAID, sont intervenus afin de mettre fin aux violences. "Une centaine d'opposants" se trouvaient alors face aux forces de l'ordre, a indiqué le préfet de Côte d'Or Bernard Schmeltz. L'intervention s'est terminée vers 22h. Quatre personnes ont été interpellées, selon la préfecture.

La rédaction de RMC (avec AFP)