Face au manque de moyens, des surveillants ont bloqué l'accès à la prison de Toulouse-Seysses

Les couloirs de la prison de Toulouse-Seysses, le 10 mai 2022. - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP
Des dizaines de surveillants de la prison de Toulouse-Seysses ont bloqué l'accès à l'établissement, ce mercredi, afin de protester contre la surpopulation carcérale et le manque de moyens.
Le blocage a duré quelques heures avant d'être levé à la suite d'une intervention des gendarmes.
Les surveillants, 70 selon les syndicats, ont placé des barrières devant le portail principal de la maison d'arrêt, empêchant livreurs et véhicules de l'administration pénitentiaire d'y pénétrer, tout en permettant certaines sorties de prisonniers pour des raisons médicales.
600 places, 1.000 détenus présents
"Aucune autorité ne répond aux problèmes de Seysses. Les surveillants ont voulu montrer leur ras-le-bol". Ils ont choisi le jour de "la cérémonie d'intronisation" du directeur de la prison pour le faire, a déclaré à l'AFP Christy Nicolas, du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS).
Les syndicats demandent la création de nouveaux emplois, compte tenu de l'actuelle surpopulation carcérale. Ils souhaitent aussi une meilleure formation et "le renouvellement de l'ensemble du matériel sécuritaire qui actuellement fait défaut".
La maison d'arrêt a une capacité d'environ 600 places mais accueille, en réalité, plus de 1.000 prisonniers, pour 250 surveillants. Ils demandent, au moins, 30 agents supplémentaires.
Des conditions de détention "indignes"
Le 4 août dernier, le tribunal administratif de Toulouse avait, une nouvelle fois, ordonné à l'État d'améliorer les conditions de détention à Seysses, mais sans le soumettre à une astreinte, comme le demandaient l'ordre des avocats toulousain et l'Observatoire international des prisons (OIP). Il avait notamment requis l'amélioration de l'état des sanitaires, de la lutte contre les nuisibles (rats, cafards) et de la prise en charge médicale des détenus.
Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, a visité l'établissement en juillet 2021. Elle avait qualifié les conditions de détention "indignes", notant que certains détenus "introduisent du papier toilette dans leurs oreilles pour empêcher que les cafards y pénètrent pendant leur sommeil".