Accident sur le Mont-Blanc du Tacul: une zone bien connue des alpinistes mais considérée à risque

Le sommet du Mont blanc, derrière les nuages, depuis Courmayeur, en Italie, le 6 août 2021. - MARCO BERTORELLO / AFP
Deux alpinistes allemands sont recherchés depuis lundi dans le massif du Mont-Blanc, où une personne est décédée et quatre autres sont blessées, dont un grièvement. Ils étaient une quinzaine d'alpinistes dans une cordée qui a été prise dans la chute d'un sérac, un important bloc de glace détaché d'un glacier, vers 3h du matin dans la nuit de dimanche à lundi.
Le drame s'est déroulé dans le secteur du Mont-Blanc du Tacul, bien connu par les alpinistes, mais dans une zone à risque. Depuis près de 50 ans, Anselme est guide de haute montagne à Chamonix. “Peu de pente extrême. On monte avec des gens qui débutent”, décrit-il. Alors pour lui, pas de quoi être surpris par la présence d’alpinistes en pleine nuit.
“On part d’un refuge à peu près à 1h ou 2h du matin pour aller faire une ascension en haute altitude. Comme ça, on est revenu avant midi généralement”, indique-t-il.
"Un glacier, ça vit"
Seul étonnement pour ce vieil habitué, l’absence de guide dans la cordée. “Ce n’est pas obligatoire pour aller au Mont-Blanc d’avoir un guide. Cela dit, c’est très conseillé. Mais même en étant guide, on n'est pas à l’abri d’une chute de sérac”, pointe-t-il.
Une chute de sérac, c’est le décrochement d’un important bloc de glace. “C’est le mécanisme du glacier. Un glacier, ça vit. C’est le mouvement du glacier qui crée des ruptures de glace”, explique le commandant Etienne Rolland, chef d’escadron du PGHM de Haut-Savoie qui a coordonné les opérations de recherches. Un phénomène naturel bien connu par les alpinistes.
“Ça peut être provoqué à n’importe quel moment du jour et de la nuit et c’est également indépendant de la saison. Donc c’est dangereux tout le temps”, juge-t-il.
Le périmètre est désormais fortement déconseillé. Mais d’autres zones, aussi à risque, permettent de poursuivre l’ascension du Mont-Blanc.