Alsace: une collégienne assure avoir été agressée dans le bus pour avoir mangé pendant le Ramadan

Une voiture de gendarmerie - Illustration - AFP
Dans le Bas-Rhin à Achenheim, une adolescente de 13 ans et demi a été agressée par 4 camarades dans le bus qui la conduisait au collège, sur le trajet entre Wolfisheim et Achenheim, ainsi qu'à la sortie du bus.
La jeune fille a indiqué qu’elle a été approchée dans le bus, par d’autres élèves de son établissement scolaire, lui reprochant de ne pas respecter le jeûne imposé par le Ramadan. Elle a précisé que plusieurs membres du groupe, composé de trois filles et d’un garçon d'une quinzaine d’années, l’ont ensuite frappée à la sortie de l'autobus, avant de prendre la fuite. Elle a été légèrement blessée et a déposé plainte mardi 9 avril à la gendarmerie.
Le procureur dit qu'il "est prématuré dès lors, à ce stade de l’enquête, de tirer toute conclusion quant à la nature des faits et leur qualification juridique". Mais il confirme bien "qu’une adolescente de 13 ans et demi s’est présentée mardi 9 avril à la brigade de Wolfisheim avec l’un de ses représentants légaux afin d’y dénoncer une altercation verbale subie dans le bus l’amenant au collège d’Achenheim en début d’après-midi avant la reprise des cours puis une altercation physique entre l’arrêt de bus et le collège."
Une agression qui inquiète les habitants
Cette agression étonne et inquiète les habitants de Achenheim, une petite commune de 2.000 habitants seulement.
Tous les jours, le fils de Julie, habitante de la ville, prend le bus scolaire pour aller au collège Paul Wernert à Achenheim. Comme cette adolescente, qui s'est fait agresser mardi matin. Une violence gratuite qu'elle dénonce: "Je suis en colère, et en même temps ça fait peur. Je pense que ça peut arriver à cette petite mais aussi à mon fils, et à tout le monde, pour n'importe quel autre sujet".
"Ça peut être juste pour une paire de chaussure ou pour un mot de travers. Ça devient de plus en plus effrayant. On n'est plus à l'abri nulle part, c'est de plus en plus inquiétant", s'indigne Julie.
"Nous sommes surpris"
Ce désarroi, le maire du village Valentin Rabot le partage, face à l’agression verbale et physique de cette jeune fille, qui choque cette petite commune paisible: "Nous ne nous reconnaissons pas dans ces incidents qui se trament sur fond religieux. Nous ne les vivons pas au quotidien, si bien que nous sommes surpris. Évidemment nous condamnons, quelque agression que ce soit est inacceptable et ne peut pas être justifiée".
Une enquête a été ouverte par le parquet de Strasbourg pour établir exactement le contenu des propos tenus dans le bus, la portée des violences dénoncées et surtout, identifier les 4 mineurs mis en cause.